De l’éthique dans l’aide au développement

Publié le 18 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Jusqu’à présent, le lien entre droits de l’homme et aide au développement était plutôt du ressort des organisations non gouvernementales et d’une poignée de gouvernements européens plus intéressés par les questions humanitaires que par les questions mercantiles ou politiques (écouler ses produits, influencer les pays bénéficiaires). Ce mouvement, issu de la société civile, gagne de plus en plus de terrain. Comme en témoigne l’intégration officielle de la bonne gouvernance dans tous les programmes d’aide de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, de l’Union européenne et, surtout, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Un pas supplémentaire – et salutaire – vient d’être franchi par l’OCDE avec la publication, le 13 juin, du premier document synthétique sur les différentes approches en vigueur, les exemples concrets (Kenya, Pérou), les instruments juridiques et les défis à relever*. Car, en matière de lutte contre la corruption, le détournement de fonds, le népotisme et la mauvaise gouvernance, les pratiques sont encore loin des principes affichés.
Mais, comme le constate Mary Robinson, ancien haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, dans sa préface, « les efforts en vue de rapprocher ces deux univers que sont les droits de l’homme et le développement s’accélèrent » (voir notamment : www.oecd.org/cad/gouvernance). Les sommes en jeu sont considérables : les pays de l’OCDE se sont engagés à porter le volume de leur aide de 106,5 milliards de dollars en 2005 à 130 milliards en 2010, avec un doublement de la part dédiée à l’Afrique (de 28 à 53 milliards de dollars). Les donateurs de l’OCDE reconnaissent désormais la nécessité d’uvrer « de manière plus cohérente à l’intégration des droits humains et du développement ». Mais cette démarche éthique ne sera couronnée de succès que lorsqu’elle se généralisera à tous les autres donateurs – y compris la Chine et les pétromonarchies du Golfe- et aura des retombées effectives pour les populations des pays bénéficiaires.

* Integrating Human Rights into Development, OCDE, Paris, juin 2006, 170 pages, 24 euros.

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