La semaine (du 10 au 16 mars)

Publié le 18 mars 2007 Lecture : 5 minutes.

Aucune hypothèse n’était à exclure au lendemain de l’attaque du cortège présidentiel béninois le 15 mars. En tournée dans le nord du pays avant les législatives du 25 mars, Boni Yayi regagnait la ville de Parakou en fin de journée. Selon plusieurs témoignages, le cortège qui quittait la localité de Ouèssè, la nuit tombée, a été stoppé par un tronc d’arbre disposé au travers de la piste. Les gendarmes ont essuyé les premiers tirs avant que la garde républicaine ne riposte. Les assaillants ont réussi à prendre la fuite. Sain et sauf, le président habituellement en tête de cortège était cette fois situé à l’arrière. Natif de la région, il avait précédemment demandé un changement d’itinéraire pour emprunter un raccourci. « Cette piste n’avait pas été sécurisée », explique une source bien renseignée. Avant d’ajouter, « dans cette région frontalière avec le Nigeria, les coupeurs de route sont nombreux ». « Avec sa lutte contre la corruption, le chef de l’État dérange », préfère retenir la présidence, qui dénonce une tentative d’assassinat politique.

Côte d’Ivoire
Villepin et Licorne
Le 15 mars, le Premier ministre français Dominique de Villepin rencontrait le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour faire le point sur l’état des forces de maintien de la paix françaises, particulièrement importantes au Liban, en Afghanistan et en Côte d’Ivoire. Au sujet de la présence française au pays d’Houphouët (3 500 soldats), il a émis le souhait que « les premières étapes » d’un retrait puissent être définies avant l’entrée en fonction du nouveau chef de l’État français, prévue pour mai, et seulement si la situation sécuritaire le permet.

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France
Tête de l’emploi
Un rapport publié le 14 mars par le Bureau international du travail (BIT) signale de fortes discriminations de la part des employeurs français. Dans près de quatre cas sur cinq, un employeur français privilégie l’embauche d’un candidat « d’origine hexagonale ancienne » plutôt qu’un autre d’origine maghrébine ou d’Afrique subsaharienne. « Seulement 11 % des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats », indique le BIT dans cette enquête financée par le ministère français de l’Emploi et réalisée entre fin 2005 et mi-2006.

Maghreb
Nesma TV arrive !
Enfin ! Nesma TV, la chaîne maghrébine des frères Karoui, dont le lancement, programmé pour octobre 2006, et plusieurs fois reporté ensuite, a commencé à émettre, le 16 mars, sur Arabsat et NileSat, depuis Tunis. Privée, mais gratuite, cette chaîne de divertissement diffusera, en exclusivité, la Star Academy Maghreb, opposant 14 concurrents, filles et garçons, venus des 5 pays de l’UMA, et qui seront départagés par les votes des téléspectateurs. Les problèmes d’ordre commercial et contractuel rencontrés ces derniers mois par les frères Karoui avaient fait naître des doutes sur le lancement de la chaîne.

Darfour
Le Rwanda veut partir
Le président rwandais Paul Kagamé menace de retirer le contingent rwandais de la force de paix de l’Union africaine au Soudan (Amis). Déplorant l’inefficacité de cette mission, il regrette que ses troupes « ne soient pas appuyées par ceux qui sont supposés le faire. Si notre présence là-bas n’apporte aucun changement, je ne vois pas de raison de rester », a-t-il poursuivi. Paul Kagamé reproche à l’UA de ne pas étendre le mandat de sa force de paix à la protection des civils. Le Rwanda compte 2 000 soldats sur les 7 000 qui composent l’Amis. Celle-ci est fréquemment critiquée pour son manque d’efficacité, dû à ses faibles moyens financiers.

IRAK
Ramadan condamné à mort
Le haut tribunal irakien a condamné à mort le 15 mars l’ancien vice-président de Saddam Hussein. Taha Yassin Ramadan avait écopé de la prison à perpétuité en première instance, le 5 novembre 2006, pour sa participation au massacre de 148 chiites à Doujaïl en 1982. Mais la cour d’appel a estimé la peine trop clémente et a demandé au haut tribunal irakien de le condamner à mort. La sentence étant confirmée, il sera pendu sans délai, comme Saddam Hussein et son demi-frère Barzan Ibrahim, ainsi que l’ancien chef du Tribunal révolutionnaire irakien Awad Hamed al-Bandar.

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FMI
Copie à revoir
Les politiques d’aide et de lutte contre la pauvreté du Fonds monétaire international (FMI) sont « ambiguës et confuses », selon les conclusions d’un audit interne publié le 12 mars. « Le fonds doit être plus clair et plus impartial », ajoute le Bureau d’évaluation indépendante qui pointe également « le hiatus » entre la communication externe du FMI et les actions menées sur le terrain. Cette étude, qui a porté sur 29 pays pauvres, dénonce notamment le rôle de l’institution dans la mobilisation de l’aide, l’analyse des scénarios alternatifs et l’évaluation de l’impact des politiques qu’elle recommande.

Environnement
Déforestation alarmante
Plus de 13 millions d’hectares de forêts (l’équivalent de la superficie de la Grèce) sont détruits chaque année, selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publié le 13 mars. La déforestation se poursuit à un rythme « très préoccupant » en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Amérique latine. Seules bonnes notes : les politiques de reboisement lancées, comme en Chine, et les programmes pour une meilleure gestion des forêts lancés dans une centaine de pays. Notamment au Congo-Brazzaville et au Gabon.

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FRANCE
La dernière parade de Chirac
Après son départ de l’Élysée au mois de mai, le président français Jacques Chirac, qui ne bénéficiera plus de son immunité présidentielle, pourrait être entendu sur la rémunération frauduleuse de cadres de son ancien parti (le RPR) par la mairie de Paris, du temps où il en était maire, indiquait l’International Herald Tribune le 15 mars. La convocation pourrait avoir lieu à la mi-juin. Une information démentie par le parquet de Nanterre, et qui n’a fait l’objet d’aucun commentaire de la présidence.

ISRAËL
Politique du rapt
Selon un rapport rendu public le 14 mars par le gouvernement israélien sous la pression du mouvement pacifiste Peace Now, 32,5 % des terres occupées par les colonies de peuplement en Cisjordanie sont en réalité des propriétés privées appartenant à des Palestiniens. Le reste étant réparti en trois catégories juridiques : terres vacantes, terres d’État et terres appartenant à des citoyens israéliens. Dans les quatre blocs de colonies considérées comme non négociables par Israël (Ariel, Gush Etzion, Maale Adumim et Givat Zeev), le taux d’expropriation illégale est en moyenne de 25 %, avec des pointes à près de 50 %. Jusqu’ici, les autorités israéliennes avaient toujours soutenu qu’elles s’interdisaient d’occuper des terres privées palestiniennes.

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