Grand retour des bailleurs

Publié le 18 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Un processus électoral dépassant les 450 millions de dollars presque entièrement pris en charge par la communauté internationale ; un budget de l’État de 2,1 milliards de dollars, en 2006, approvisionné à 57 % par des ressources extérieures ; une aide étrangère record (1,8 milliard de dollars en 2005) qui place la République démocratique du Congo parmi les premiers bénéficiaires dans le monde ; la Monuc qui coûte annuellement plus de 1 milliard de dollars le Congo-Kinshasa fait l’objet de toutes les attentions. Les bailleurs de fonds ne ménagent ni leur peine ni leur argent. La Banque mondiale arrive en tête, suivie de l’Union européenne, du Japon, et de la Belgique.
Si on en juge par les visites de ces dernières semaines à Kinshasa, cet effort devrait se poursuivre. Lors de leur passage, le 9 mars, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, et le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, ont ouvert leur chéquier. Après avoir décaissé plus de 800 millions d’euros depuis 2004, Bruxelles a d’ores et déjà pris des engagements au titre du Xe Fonds européen de développement (2008-2013). À la clé, 411 millions d’euros auxquels vont s’ajouter les programmes d’appui à la gouvernance et l’aide humanitaire classique. Les projets prioritaires concernent, notamment, l’assainissement de Kinshasa et la réhabilitation des routes. « La population doit rapidement percevoir les dividendes du choix démocratique qu’elle a fait », explique Louis Michel.
Même volonté affichée du côté de Washington. La Banque mondiale va octroyer 1,4 milliard à partir de 2008 pour une période de trois ans. « Nous devons agir beaucoup plus vite parce que le peuple congolais a beaucoup souffert », a reconnu Paul Wolfowitz, apparemment pressé de tourner la page des détournements de l’aide versée par l’organisation. Une enquête a été lancée en mars 2006. Mais, à ce jour, la seule conséquence a été la suspension des versements, un mois plus tard, du Fonds monétaire international (FMI). L’institution a effectué une mission à Kinshasa du 25 février au 3 mars. Une croissance économique ralentie à 5 % en 2006, une inflation de 18,2 % ainsi que des dépassements budgétaires, la situation est jugée préoccupante. « Le gouvernement doit agir vite pour rétablir les équilibres, cela facilitera la conclusion d’un nouveau programme triennal avant fin 2007 », explique le représentant du FMI, Xavier Maret. À la clé, l’annulation progressive de 90 % de la dette extérieure du pays.

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