Bye-bye Mr Smith

Publié le 18 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

L’Américain Peter Smith a démissionné, le 12 mars, de son poste de directeur général adjoint de l’Unesco. Ancien élu républicain au Congrès et ancien président de l’université de Monterey Bay (Californie), il avait été nommé en 2005, deux ans après le retour des États-Unis au sein de l’organisation. Il était chargé d’engager une série de réformes dans le cadre de l’un des « Objectifs du millénaire » définis par l’ONU : l’éducation pour tous en 2015. Dans sa lettre de démission, il dénonce les activités d’un « petit groupe » qui, dans le but de court-circuiter les réformes, aurait tout fait pour le discréditer et diaboliser son pays. Il évoque des courriers électroniques haineux, des mensonges, des rumeurs infondées, des insinuations malveillantes
Il est vrai qu’en deux ans à Paris, Smith ne s’est pas fait que des amis. En octobre 2006, le conseil exécutif a par exemple demandé à la Cour des comptes (française) un audit concernant sa gestion. En cause : sept contrats d’un montant total de 2,14 millions de dollars attribués, sans appel d’offres préalable, entre juin 2005 et août 2006, à Naving Consulting, un cabinet de conseil américain. Le choix d’une société qui n’a pas de représentation à Paris a naturellement fait grimper en flèche les frais de déplacement et n’a sûrement pas contribué à la transparence de la gestion des fonds.
Pour ne rien arranger, certaines recommandations de Naving Consulting étaient pour le moins problématiques : diminution du nombre des divisions, augmentation des services administratifs, mutations injustifiées, marginalisation de l’alphabétisation Le budget de cette dernière aurait été amputé de quelque 200 000 dollars, pour, semble-t-il, permettre à Smith d’organiser, en septembre 2006, une conférence d’une demi-journée à New York. La vedette de la manifestation n’était autre que Laura Bush, première dame des États-Unis et « ambassadeur honoraire de la décennie des Nations unies pour l’alphabétisation ».
Smith soutient avoir reçu des menaces de mort, le 9 février, par le biais d’un courrier électronique, et affirme « ne plus pouvoir supporter l’environnement du travail à l’Unesco ». Il est le quatrième directeur général adjoint chargé de l’éducation à démissionner en huit ans. Ce qui augure plutôt mal des réformes en cours.

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