Retour à la fiction pour la « déesse des petits riens »
Publié le 18 février 2007 Lecture : 1 minute.
Après le succès planétaire du Dieu des petits riens, son premier et unique roman à ce jour, l’Indienne Arundhati Roy avait fait le choix de se consacrer exclusivement à la littérature de combat. Dix ans durant, elle n’a publié que des essais et articles très polémiques consacrés, entre autres, au nucléaire indien, à la politique de George Bush, au terrorisme islamiste, à la dégradation de l’environnement ou la montée du fondamentalisme hindou. Tous ces textes ont été réunis dans un recueil au titre sans équivoque : L’Écrivain militant. Le 13 février, dans une interview à l’agence Reuters, Roy a annoncé son prochain retour à la fiction. Et c’est évidemment une excellente nouvelle.
Roman d’amour et de trahison sur fond d’oppression sociale millénaire et de rivalités entre christianisme et communisme pour la domination de l’âme et du cur des opprimés, Le Dieu des petits riens avait, en 1997, obtenu le Booker Prize, l’équivalent britannique du prix Goncourt. Traduit en dix-neuf langues, il s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. C’est avec cette veine romanesque, à mi-chemin entre le réalisme magique et la comédie de murs, que Roy, aujourd’hui âgée de 45 ans, se propose de renouer. Elle ne renie rien, bien sûr, de ses engagements passés (« nos arguments étaient justes, explique-t-elle, mais nos méthodes non violentes se sont révélées inefficaces »), mais elle considère qu’un écrivain est condamné à se renouveler s’il veut éviter de stagner.
Arundhati Roy n’a rien dit ni du sujet de son futur roman ni de sa date de sortie. Mais on sait qu’elle s’est retirée dans le Cachemire pour l’écrire et que ce retour à la fiction est pour elle une expérience plutôt « jouissive ». Contrairement à la plupart de ses confrères indiens anglophones qui se sont fait connaître au cours des vingt dernières années, elle vit en Inde, qui est le véritable sujet de ses livres.
