Marketing nationaliste
L’indépendance se loge dans les détails. Le 12 février, le président taïwanais, Chen Shui-bian, et son Premier ministre, Su Tseng-chang, ont officiellement rebaptisé deux entreprises nationales. La China Post Co. porte désormais le nom de Taiwan Post Co. et la Chinese Petroleum Corporation (CPC) celui de CPC Taiwan. On l’aura compris, l’opération vise à éradiquer l’adjectif « chinois » des appellations des compagnies d’État, moyen symbolique pour Taiwan de confirmer son indépendance de fait à l’égard de la Chine continentale, et de s’affirmer comme un État en tant que tel. Ce « marketing nationaliste » n’est pas du goût de Pékin, qui parle de « désinisation » et d’« indépendance rampante ». À Taipei, le changement ne fait pas davantage l’unanimité : certains redoutent la réaction de Pékin, quand d’autres dénoncent le gaspillage des recettes publiques dans des opérations de pure communication. Ces derniers n’ont pas fini de s’insurger : un timbre estampillé « Taiwan » doit voir le jour le 28 février, en commémoration de la révolte de février 1947, réprimée dans le sang par les autorités nationalistes. Dans la perspective des législatives (décembre) et de la présidentielle (mars 2008), la décision du chef de l’État n’est pas exempte de calcul électoral.
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