Kalusha Bwalya

Ancien international zambien de football

Publié le 18 février 2007 Lecture : 3 minutes.

Il fut un temps où Kalusha Bwalya ne suscitait ni éloges ni reproches. Footballeur plutôt doué, isolé sur l’aile gauche de la sélection nationale de Zambie (le fameux « onze de Kenneth Kaunda »), Kalu n’attirait pas particulièrement l’attention.
Puis, en ce jour de mars 1986, il explosa. À l’occasion de la phase finale de la 15e Coupe d’Afrique des nations (CAN), des milliers de supporteurs le virent briller face au Cameroun, à l’Algérie et au Maroc. Le monde du football découvrait alors un « crack » d’une classe époustouflante et doté de toute la gamme technique de l’ailier : passement de jambes, roulette, râteau, crochet court ou long. À quoi s’ajoutait une habileté naturelle qui le fit exécuter d’improbables actions décisives.

Né le 16 août 1963 à Mufulira, principale ville de la province du Copperbelt, il débute sa carrière en 1979 au Blackpool local avant de rejoindre, l’année suivante, le prestigieux Mufulira Wanderers où il restera cinq ans. En 1983, il est appelé en sélection nationale par l’entraîneur polonais Wieslaw Grabowski. Un an plus tard, l’ailier-buteur devient le joueur indispensable de l’équipe. Lors des éliminatoires du Mondial 1986, la Zambie épingle les Lions indomptables du Cameroun avant d’échouer par deux fois face à l’Algérie. Kalu, repéré par les recruteurs belges du Cercle de Bruges, s’envole pour la Venise du Nord, où il jouera trois saisons.
En septembre 1988, la Zambie dispute le tournoi de football des jeux Olympiques de Séoul. L’équipe fait sensation : elle écrase l’Italie 4 à 0, grâce, notamment, à un triplé de Kalu ! C’est la consécration pour l’enfant de Mufulira qui décroche un joli contrat avec le club néerlandais du PSV Eindhoven. Il y remportera le titre de champion des Pays-Bas à trois reprises.
Le 28 avril 1993 à Libreville, l’avion de la Zambian Air Force transportant une partie de la sélection rate son décollage, s’enflamme et se broie dans l’océan. L’équipe se rendait à Dakar pour affronter le Sénégal. Dix-huit joueurs, le manager Godfrey « Ucar » Chitalu et des officiels périssent dans l’accident. Kalu, le capitaine, retenu à Eindhoven, devait rallier Dakar depuis Amsterdam.
Après le deuil, une équipe est reconstituée. Leader tout désigné des Chipolopolo (« balles de cuivre », en swahili), nouveau nom du onze national, Kalu s’avère un stratège inspiré. La Zambie dispute, le 10 avril 1994 à Tunis, la finale de la CAN face aux Super Eagles du Nigeria. Trois mois plus tard, le capitaine zambien embarque pour le Mexique où il est engagé par le club de la capitale, America. L’exil mexicain se prolonge jusqu’en 2000 (entre-temps, Kalu aura porté les couleurs de cinq autres équipes). Et permet au valeureux footballeur d’acquérir la nationalité mexicaine.

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De retour en Zambie, Kalu accède à la vice-présidence de la Fédération, mène avec succès la campagne pour la candidature de l’Afrique du Sud à l’organisation de la Coupe du monde 2010, intègre la commission de développement technique de la Fifa et prend, en 2003, la direction technique des Chipolopolo qu’il s’efforce de rajeunir. Le 5 septembre 2004, à l’occasion des éliminatoires du Mondial 2006, la Zambie affronte le Liberia à Lusaka. Kalu a 41 ans, mais s’inscrit sur la feuille de match comme remplaçant. Il entre à la 85e minute, juste le temps d’ajuster, sur coup de pied arrêté, un tir qui fait mouche. Ce sera son 50e but et sa 100e sélection (il a disputé six CAN).
En janvier 2006, les Chipolopolo ne parviennent pas à franchir le premier tour de la CAN organisée en Égypte. Les supporteurs et le vice-ministre zambien des Sports, Richard Kazala, réclament le limogeage de Kalu, qui, en dépit du soutien du président Levy Mwanawasa et du ministre de tutelle George Chulumanda, rend son tablier.
Mais c’est un nouveau défi qui attend l’ancien sélectionneur. Celui de la présidence de la Cosafa (Confederation of Southern African Football Associations) qui reviendra finalement au Seychellois Suketu Patel. L’appui de la puissante Safa (South African Football Association) et de ses satellites lui a fait défaut. Installé à Johannesburg, Kalu est aujourd’hui consultant pour une télévision locale. En janvier 2007, à l’occasion du 50e anniversaire de la Confédération africaine de football (CAF), des internautes l’ont désigné 10e meilleur joueur du continent de la période 1957-2007.

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