Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 17 décembre 2006 Lecture : 3 minutes.

Quid du coût de la non-démocratie ?
– J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’édito de Béchir Ben Yahmed dans le n° 2395 de Jeune Afrique. L’illustre éditorialiste semble avoir raison au point de choquer, comme il le dit. Les exemples qu’il analyse plaident pour une apparente incompatibilité entre résistance sociale ou nationale et démocratie. Lorsqu’une nation affronte des dangers extérieurs, elle a tendance à étouffer ses dissensions et contradictions internes au nom de l’unité nationale et de la défense de son identité.
Néanmoins, B.B.Y. semble involontairement occulter le fait que dans la plupart des cas cités, les dangers extérieurs sont venus précisément de l’incapacité des régimes politiques à se réformer et à s’initier graduellement à la démocratie. Les cas de l’Irak et de l’Afghanistan sont patents à cet égard. J’aurais préféré que B.B.Y. parle aussi – pour nuancer quelque peu ses propos – des limites de la non-démocratie et avertisse ses lecteurs, comme il le fait par ailleurs assez habilement très souvent, que le coût de la non-démocratie pour les jeunes nations africaines est aujourd’hui plus élevé que celui de la démocratie, même balbutiante.
Saddem Mohamed, Tunis, Tunisie

Benoît XVI cherche l’unité
– Je lis toujours avec intérêt « ce que croit » Béchir Ben Yahmed. Dans son édito intitulé « Opération Syrie » (J.A. n° 2394), il écrit que George W. Bush, Tony Blair et le pape Benoît XVI ont choisi d’effectuer une visite dans un pays musulman, respectivement l’Indonésie, le Pakistan et la Turquie. Pourquoi ces voyages ? Ils font partie de « la stratégie de l’affrontement » ; il s’agit de diviser pour régner.
Est-ce vraiment la politique de Benoît XVI ? Ce serait mal le connaître que de le penser et de l’écrire. Son but est, bien au contraire, de rétablir les liens, de chercher l’unité et il a partiellement réussi.
Georges V. Dapaong, Togo

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OK signifie port payé
– Ce fameux OK ! J’ai lu avec intérêt le J.A. Répond sur l’origine de l’expression (J.A. n° 2394). En 1953, en classe de sciences économiques, notre professeur nous donnait l’explication suivante : OK = Ohne Kosten (sans frais, ou bien port payé), cachet apposé aux caisses maritimes en partance des ports de Hambourg ou de Brème vers l’Amérique, au XIXe siècle, donc mesure de promotion commerciale.
Mounira Talbi, Tunis, Tunisie

Rwanda : ne réveillons pas les morts
– Je déplore la récente suspension des relations diplomatiques entre Paris et Kigali. Je me demande à quel genre d’éclaircissement la France veut procéder en réveillant les démons dans un pays qui vient de renaître des cendres d’un des génocides les plus cruels du monde contemporain. En tout état de cause, les Rwandais ont déjà montré à la communauté internationale lors de la dernière élection présidentielle qu’ils se sont réconciliés avec eux-mêmes.
Par ailleurs, le pays affiche actuellement l’un des meilleurs PIB de la région – ce qui dénote la bonne santé financière de son économie. Et la récente élection de son ancien ministre de l’Économie, Donald Kaberuka, à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) en est une autre illustration. De grâce, ne réveillons pas les morts ! La communauté internationale et l’ONU doivent prendre toutes les dispositions nécessaires au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Et faire comprendre à la France que le souvenir de la guerre n’est pas loin, que ses cicatrices sont encore très vivaces.
Abdoulaye Saliou Diallo, New York, États-Unis

Un Nobel contre la pauvreté
– La relation entre la pauvreté et la paix est pertinente [voir l’édito de B.B.Y., « Voix dissonantes », dans J.A. n° 2395]. Et pour l’expliquer, donner le prix Nobel à Muhammad Yunus et à la GrameenBank qu’il a créée est justifié. J’aimerais aller plus loin : la paix et la valeur de l’argent dépendent directement du niveau de confiance et de la collaboration entre les citoyens d’une société. Plusieurs études sur les performances de la GrameenBank montrent un manque de transparence sur les données, un manque de capacités de supervision de la part des autorités locales et même un manque de performances, au plan financier ainsi qu’au niveau de son impact réel sur la pauvreté.
Peter van Dijk, Toulouse, France

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