Introuvable consensus

Publié le 17 septembre 2006 Lecture : 1 minute.

Alors que les forces gouvernementales ont recommencé à bombarder des civils au Darfour, comme aux premiers jours de la guerre en 2003, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a lancé, le 11 septembre, une mise en garde au Conseil de sécurité : « En 1994, la communauté internationale n’a pas pris suffisamment la mesure de la tragédie que vivaient les Rwandais. Ne répétons pas la même erreur en laissant s’aggraver la catastrophe que vivent déjà les populations du Darfour. » Reste à savoir comment l’ONU pourrait forcer la main de Khartoum, qui refuse toujours le déploiement d’une force internationale de maintien de la paix, comme le prévoit la résolution 1706 votée le 31 août. D’autant que l’Union africaine (UA) fait maintenant entendre un point de vue discordant. Lors de la réunion commémorative de la naissance de l’organisation, le 9 septembre, à Syrte (Libye), une partie des chefs d’État présents, dont Mouammar Kadhafi, se sont prononcés contre le déploiement des Casques bleus. Le président de la Commission de l’UA, Alpha Oumar Konaré, n’a pas clairement pris position, appelant l’Afrique à résoudre elle-même les conflits qui la déchirent, tout en admettant que l’ONU a le droit d’intervenir au Soudan. En attendant un hypothétique consensus, ce sont désormais 3 millions de Darfouriens qui dépendent de l’aide internationale. Le commissaire européen au Développement, Louis Michel, s’est dit « extrêmement préoccupé » après sa rencontre avec le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, le 5 septembre, qui a fait état de 355 000 personnes totalement privées de nourriture, les différents organismes sur le terrain refusant de risquer la vie des travailleurs humanitaires. Douze d’entre eux ont déjà été tués au Darfour depuis mai.

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