Si tu vas à Essaouira…
Près de 400 000 spectateurs ont assisté, fin juin, dans la cité portuaire marocaine, à la grand-messe annuelle des Gnaouas. Le succès de ces rythmes issus du Sud-Sahara ne se dément pas.
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Jet-setteurs qui s’encanaillent sur les terrasses des riads. Mères de famille lovées dans leurs haïks. Djeuns aux improbables coiffures afros et rastas. Lolitas sexy. Voilées délurées. Chaque année, au début de l’été, tout le monde se presse à Essaouira. Et cela fait huit ans que ça dure et que cela rend fous les fondamentalistes qui abhorrent le métissage et toutes les formes de mixité.
Quoi qu’il en soit, le succès de la grand-messe gnaoua, dont le budget s’élève à 6 millions de dirhams (près de 600 000 euros), ne se dément pas. Cette année encore, 400 000 spectateurs ont répondu présent à cette fête des musiques du monde qui dure trois jours et trois nuits, et dont l’un des mérites est d’avoir largement contribué à la réhabilitation du répertoire des Gnaouas, descendants d’esclaves déportés au Maroc au XVIIe siècle sous le sultan Moulay Ismaïl.
Les moments les plus intenses de cette édition ? Sans conteste le concert-hommage rendu par le groupe Paca à Abderrahman Paca, figure emblématique du groupe Nass el-Ghiwane, mais aussi la rencontre magique des complaintes réunionnaises du maloya de Daniel Waro avec le guembri du Maalem Mohamed Kouyou. Pour le chantre réunionnais, le rapprochement entre le maloya et la musique gnaoua, qui plongent l’un et l’autre leurs racines dans l’épisode de l’esclavage, devait se faire. C’est une façon, dit-il, de « récupérer le territoire, notre territoire à tous ».
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