Maroc : guerre à l’analphabétisme

Publié le 17 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Beaucoup d’émotion cachée, contenue, mais aussi de sentiment de joie exprimé en ce jour du 8 juillet consacré à la cérémonie organisée par le secrétariat d’État chargé de l’Alphabétisation et de l’Éducation non formelle à l’occasion de la fin d’année d’alphabétisation.
« Transformée », c’est le sentiment ressenti par beaucoup de femmes. « Nous étions aveugles, aujourd’hui nous percevons les choses, la réalité, nous comprenons, nous nous éveillons, nous sommes plus curieuses », raconte Latifa, qui ne cache pas son bonheur de pouvoir lire des horaires de train, ou des recettes de cuisine.
Venues de Laayoune, de Fès, de Taza ou de Tétouan, elles et ils racontent tous ces petits bonheurs de la vie : comprendre des panneaux de publicité, les prix affichés, la date des vaccins des enfants, suivre la scolarité des enfants et surtout savourer le bonheur d’être mieux considéré, tous ces bonheurs qui paraissent pour beaucoup anodins mais qui renforcent la dignité, et qui ont un impact des plus positifs au sein de la famille. Ce sont ces femmes et ces hommes conscients des changements apportés par l’acquisition de connaissances grâce à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture qui seront demain les meilleurs agents des campagnes d’alphabétisation.

Réduire le taux d’analphabétisme, stabilisé aujourd’hui aux alentours de 40 %, selon le dernier recensement du haut-commissariat au Plan, est l’objectif pour le souverain, le gouvernement et les différents départements ministériels. Ce taux est l’un des plus élevés dans la région et dans le monde et, pour atteindre son éradication, que l’on espère en 2015, le chemin est encore très long.
« La stratégie pour lutter contre ce fléau », souligne le secrétaire d’État, Anis Birou, est aujourd’hui prête. Elle s’appuie sur un véritable dispositif. » La mise en place d’un système d’information qui assure la gestion, le suivi et l’évaluation, véritable tableau de bord qui dispose de toutes les données au niveau régional et provincial, constitue le premier axe.

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Le second axe est constitué par la mise en place d’équipes d’appui et de création de délégations au niveau des provinces. Le troisième axe a trait à la mise au point de programmes mieux adaptés aux besoins des apprenants, à un renforcement de la masse horaire destinée à l’alphabétisation, qui passe de 200 à 300 heures de cours. Formation des formateurs alphabétiseurs, mais aussi des gestionnaires de programmes, des cadres des ONG et cadres du secrétariat d’État, des superviseurs et des équipes locales chargées du système d’information : il s’agit, déclare Anis Birou, de renforcer les ressources humaines qui permettront de mener la guerre contre ce fléau de l’analphabétisme, qui renforce la pauvreté.
La corrélation entre les deux phénomènes, analphabétisme et pauvreté, est évidente, souligne-t-il, et dans l’indice de développement humain, l’éducation et la formation interviennent de manière importante. Pour l’heure, le nombre d’inscrits pour l’année 2004-2005 est de 469 206 bénéficiaires, dont plus de 80 % de femmes et 55 % dans le monde rural. C’est la région de Souss Massa Draa, qui prédomine avec 16,22 %, soit 76 121 bénéficiaires.

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