Ils réinventent le monde

Publié le 17 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Alors que le Centre Pompidou accueille la plus grande exposition jamais consacrée en France aux arts plastiques africains contemporains (voir J.A.I. n° 2315), plusieurs ouvrages, tous de qualité, aident le lecteur à se repérer dans un foisonnement créatif inouï. Pour commencer, le catalogue de l’exposition elle-même. Outre les quelque deux cents oeuvres présentées, il propose, à côté des textes d’analyse générale, des biographies des 83 auteurs sélectionnés ainsi que quantité d’informations (manifestations, groupes, lieux…) sur la création africaine actuelle.
Dans Les Afriques, Olivier Sultan met le focus sur 36 artistes. Certains (le Camerounais Samuel Fosso, l’Ivoirien Frédéric Brully Bouabré, les Congolais Chéri Samba et Bodys Isek Kingelez…) sont exposés actuellement au Centre Pompidou. On y retrouve avec plaisir d’autres plasticiens déjà fort connus tels que le sculpteur zambien Fanizani Akuda, les photographes maliens Seydou Keita et Malick Sidibé et le grand Ousmane Sow.
L’Art africain contemporain de Christophe Domino et André Magnin propose, lui, un parcours articulé à partir de douze oeuvres « choisies pour leur exemplarité ». Ainsi, quand le Tanzanien Georges Lilanga et le Sénégalais Seni Camara inventent des figures nouvelles à partir d’imaginaires fabuleux, Frédéric Brully Bouabré (encore lui !) construit un langage universel pour dire le monde. Chacune de ces oeuvres – tableau, sculpture, photo, installation… – est accompagnée d’un grand nombre d’autres pièces, pour la plupart issues de la célèbre collection Pigozzi de Genève, dont André Magnin est le conservateur.
Dans un tout autre genre, l’essai de l’anthropologue Jean-Loup Amselle sur L’Art de la friche s’interroge sur les raisons de l’engouement pour la création africaine. Face au délitement actuel de l’art occidental, le métissage, le recyclage, le mixage des cultures apporteraient la solution miracle, et l’Afrique, soumise à tous les vents de la mondialisation, serait une source majeure de régénération. D’où le terme de « friche », entendu comme un site abandonné – c’est le cas du continent africain dans le domaine économique – où se produisent des formes nouvelles.

Africa Remix, éditions du Centre Pompidou, 340 pages, 39,90 euros.
Les Afriques. 36 artistes contemporains, d’Olivier Sultan, éditions Autrement, 160 pages, 25 euros.
L’Art africain contemporain, de Christophe Domino et André Magnin, éditions Scala, 128 pages, 15 euros.
L’Art de la friche, de Jean-Loup Amselle, éditions Flammarion, 220 pages, 21 euros.

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