« Géo-écologie »

Publié le 17 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

En ne faisant rien pour réduire la consommation de pétrole des États-Unis, nous payons deux fois la note de la lutte contre le terrorisme, tout en renforçant les pires gouvernements du monde ; nous finançons en effet à la fois et nos forces militaires et les djihadistes, y compris les organisations humanitaires et religieuses saoudiennes, soudanaises et iraniennes qui les soutiennent, les premières avec l’argent des contribuables, les seconds par nos achats de pétrole.
Le boom du baril conforte également les autocrates en Russie et au Venezuela, ce dernier étant devenu une sorte de Cuba avec du pétrole. De plus, nous sommes en compétition avec la Chine pour l’accès aux ressources énergétiques, même à notre porte, au Canada et au Venezuela. Ne nous leurrons pas : la politique étrangère chinoise est très simple : s’accrocher à Taiwan et chercher des sources d’approvisionnement en pétrole.

Du fait de notre passivité, nous précipitons le réchauffement de la planète. L’administration Bush, qui se moque des scientifiques, devrait en avoir honte. Et la situation continuera d’empirer aussi longtemps que nous ne ferons rien. Dans son édition d’avril, le magazine Wired a publié un excellent article sur les voitures à moteur hybride, d’une autonomie de 65 à 80 km par gallon (3,78 litres), le tout avec de faibles émissions de carbone. Un paragraphe a retenu mon attention : « Il y a aujourd’hui 800 millions de voiture en circulation. En 2050, quand la voiture se sera imposée en Chine et en Inde, il y en aura 3,25 milliards. Cette augmentation constitue une menace inimaginable pour notre environnement. Quadrupler le nombre de voitures augmentera d’autant les émissions toxiques, à moins que des voitures plus propres, moins consommatrices deviennent la norme. »
Tous les éléments de ce que j’appelle une stratégie « géo-écologique » sont connus.
– Il faut créer une taxe sur l’essence qui maintienne le prix à la pompe à 4 dollars le gallon, même si le prix du pétrole venait à baisser. Avec un gallon à 4 dollars (le super coûte 6 dollars le gallon en Europe), une bonne partie des consommateurs américains modifieraient leurs achats d’automobiles. Et il deviendrait rentable pour les constructeurs d’introduire dans leur gamme des véhicules à moteur hybride ou à l’éthanol, ce qui, à terme, pourrait réduire fortement notre consommation d’essence.
– Nous devrons construire des centrales nucléaires modernes, les dernières technologies en la matière étant plus sûres et plus propres que jamais. « Les risques de changement climatique, si l’on persiste à miser sur le « tout-pétrole », sont bien plus grands que ceux du nucléaire, explique Peter Schwartz, président de Global Business Network, une société de conseil en stratégie énergétique qui fait autorité. La modification du climat est bien réelle et représente une menace qui pourrait modifier les conditions de vie sur la planète tout entière. »
– Enfin, l’introduction d’une taxe sur les émissions de carbone faciliterait le passage des industriels du charbon à l’énergie éolienne, hydraulique et solaire, en d’autres termes aux énergies propres. Le produit de cette taxe financerait le déficit budgétaire alors que la réduction des importations de pétrole permettrait au dollar de s’apprécier tout en diminuant la rivalité énergétique avec la Chine.

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