Chirac : échecs en série

Publié le 17 juillet 2005 Lecture : 1 minute.

Un élément s’est ajouté à l’affaiblissement personnel du président : la détérioration de l’image de la France – une image dont le chef de l’État est, par fonction, comptable.
Si la France n’est plus un mentor pour les autres pays, notamment européens, c’est aussi parce qu’elle n’est plus un modèle. Au-delà de son style – rien ne vieillit plus vite que la modernité – et de son idéologie – un pragmatisme insulaire qui ne prétend guère à l’exportation, Tony Blair séduit parce qu’il réussit. Sur le terrain des performances économiques et sur celui du moral des peuples, l’Angleterre blairiste a devancé sa quasi-contemporaine, la France chiraquienne. De l’emploi à la construction européenne, en passant par l’école, l’intégration, la fiscalité ou la francophonie, aucun des chantiers dessinés par Jacques Chirac lors de la présidentielle de 1995 n’a vraiment été mené à bien par ses soins.

À force de s’aligner, les échecs commencent à donner des allures de fiasco au bilan présidentiel. « Quand le pouvoir politique abdique, le doute s’empare vite de l’opinion, les intérêts privés et l’air du temps font la loi, les corporatismes se réveillent et les pays étrangers cessent de nous respecter », écrivait Jacques Chirac dans son opuscule de campagne, La France pour tous (Nil), il y a dix ans.
Parce qu’il a décidé le 29 mai de ne pas se démettre, le président doit prouver le 14 juillet qu’il n’abdique pas. Les fins de règne sont toujours trop courtes pour les monarques et trop longues pour les peuples. Les uns vivent un sursis, les autres un ajournement. Jacques Chirac peut-il encore assurer aux Français qu’en gardant du temps pour lui-même il n’en fait pas perdre au pays ?

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