Air Gabon : Goulongana pourra-t-il éviter le crash ?

Un négociateur de choc nommé à la tête de la compagnie.

Publié le 17 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Plus connu dans les milieux diplomatiques que dans celui de l’aviation civile, Jean-Robert Goulongana a été désigné, le 9 juillet, directeur général de la compagnie Air Gabon. Il remplace Jérôme Ngoua Békalé, nommé à ce poste le 21 avril 2004.
À l’heure actuelle, le transporteur manque cruellement d’appareils pour assurer un trafic normal. Depuis le 6 juillet, un Boeing 737 assure les vols régionaux, mais les liaisons vers l’Europe restent tributaires de la réparation de son Boeing 767, en panne depuis plusieurs semaines. Mais au-delà de ces péripéties, le Perroquet vert traverse des turbulences financières sans précédent. Le 19 avril dernier, alors que la dette de la compagnie atteignait 21,3 milliards de F CFA (32,5 millions d’euros), le président Omar Bongo Ondimba a annoncé la création d’une nouvelle compagnie, Air Gabon International. Celle-ci devrait être contrôlée par Royal Air Maroc (RAM), qui deviendrait à la fois principal partenaire technique et actionnaire de référence. Mais la RAM souhaite disposer de l’exclusivité sur les lignes intercontinentales entre l’Afrique et l’Europe, ce qui représente l’activité la plus rémunératrice de la compagnie (environ 70 % de son chiffre d’affaires). La compagnie marocaine a proposé de ne racheter que les droits de vols et de ne reprendre que les dettes auprès de l’Agence internationale du transport aérien (IATA).
Quel sera le rôle de Goulongana dans cette perspective ? Ancien secrétaire général du groupe des États ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) auprès de l’Union européenne, ce quinquagénaire est titulaire d’un DESS en droit maritime et du transport. Après avoir été ministre des Eaux et Forêts du gouvernement de Casimir Oyé Mba (1990-1991), il est devenu ambassadeur du Gabon en Italie en 1992, puis en Belgique en 1996. Représentant de Libreville auprès de l’Union européenne, il a été élu secrétaire général des ACP en décembre 1999, un poste qui lui a permis de faire la démonstration de ses talents de négociateur. Des talents qui ne seront point de trop pour sauver les emplois menacés par la cession de la compagnie. Sur 1 100 agents, 750 pourraient être licenciés.

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