Pérès, l’indestructible

Publié le 17 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Avec 86 voix contre 23 au second tour, le vice-Premier ministre Shimon Pérès a été élu par la Knesset président de l’État d’Israël, le 13 juin. Au premier, il lui en avait manqué 3 pour atteindre les 61 requises.
À 83 ans, c’est pour lui le couronnement d’une carrière entamée dès la guerre de 1948. En soixante ans, il a connu les plus grands honneurs, dont un prix Nobel de la paix partagé, en 1994, avec Itzhak Rabin et Yasser Arafat, mais aussi de nombreux échecs, dont le plus grave a été sa défaite face Benyamin Netanyahou, le chef du Likoud, à l’élection pour le poste de Premier ministre, en 1995, après l’assassinat de Rabin. Il subira un autre échec cinglant, cinq ans plus tard, face à Moshe Katsav, lequel, soupçonné de viol et de harcèlement sexuel, a depuis été contraint de céder la place.
Ces péripéties n’ont pas empêché Pérès, natif de Pologne et qui parle couramment le français et l’anglais, d’être l’homme politique israélien le plus connu et sans doute le plus apprécié à l’étranger. Son entregent lui a notamment permis, dans les années 1950, de convaincre la France de patronner le programme nucléaire israélien et d’aider l’État hébreu à se doter d’une bombe atomique (qui sera longtemps tenue secrète).
Ardent défenseur du processus d’Oslo, avocat d’un « nouveau Moyen-Orient de paix et de prospérité », Pérès ne voyait pas de contradiction à être également un chaud partisan de la création, dans les territoires palestiniens occupés, de colonies israéliennes – que le processus prévoyait, au contraire, de restituer. En janvier 2006, « l’éternel intrigant » n’avait pas davantage hésité à rejoindre Kadima, après trente-huit ans de fidélité au Parti travailliste.
L’élection de Pérès à la présidence de l’État, parallèlement à celle de l’ancien Premier ministre Ehoud Barak à la tête du Parti travailliste, devrait donner à Ehoud Olmert, le chef du gouvernement, sévèrement critiqué depuis la guerre du Liban de l’été dernier, une certaine marge de manuvre. De même, l’éventuelle nomination de Barak au ministère de la Défense serait de nature à calmer les esprits. Au moins pendant quelque temps.

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