Pourquoi Ecobank l’a honoré

Le groupe bancaire a institué un prix Sembène-Ousmane au Fespaco.

Publié le 17 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Lorsqu’au mois de janvier de cette année, le groupe Ecobank a fait part à Sembène Ousmane de son projet d’instituer un prix cinématographique qui porterait son nom, je ne pensais pas qu’il susciterait autant d’émotion et de joie chez lui. Peu après, l’idée devenait réalité avec l’attribution du prix Sembène-Ousmane-Ecobank à son premier récipiendaire, le cinéaste béninois Sylvestre Amoussou. Cela se passait au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), en mars dernier, une perspective qui avait probablement poussé le doyen des cinéastes africains à s’approprier, avec enthousiasme, le projet.
Il écrivit : « Moi, le vieux, l’aîné des anciens, je suis sensible à la démarche. » Avant d’ajouter : « Tant par son impact singulier dans notre imaginaire que par ses enjeux économiques, le cinéma est une des formes d’expression les plus significatives de la culture de l’Afrique. » Cet élan du cur, sorti des entrailles d’un homme affaibli par la maladie et l’âge, signifiait que la reconnaissance qui lui était ainsi témoignée lui allait droit au cur.
Il y avait de quoi ! Comment ce monstre sacré d’une industrie cinématographique encore balbutiante pouvait-il ne pas s’étonner de n’avoir pas jusqu’alors suscité l’idée d’une distinction célébrant son uvre ? Aussi bien, sa réaction, à la limite de l’émotivité, ne pouvait qu’exprimer son soulagement. Comme pour dire : enfin !
La vérité, c’est que l’Afrique n’a pas toujours le réflexe d’honorer ses filles et fils valeureux pour les proposer en modèles aux générations montantes et futures. Y a-t-il un prix Nelson-Mandela ? Un prix Miriam-Makeba ? Un prix Cheikh-Anta-Diop ? La plupart des distinctions honorant certaines figures emblématiques du continent sont par trop confidentielles. Beaucoup souffrent du péché ?originel d’être enfantées par des groupes ou individus plus intéressés par ce qu’ils peuvent en tirer.
Or en instituant un prix Sembène-Ousmane pour honorer un héros vivant et, en décidant en même temps d’aider le Fespaco, en tant qu’institution respectée du cinéma africain, le groupe Ecobank a réussi l’une des missions qu’il s’assigne en vertu de ses responsabilités sociales et institutionnelles. À savoir participer à la vie des sociétés où ses filiales sont présentes à travers un soutien à l’art, à la santé et à l’éducation. C’est le sentiment général qui s’est dégagé au moment où le prix Sembène-Ousmane récompensait le remarquable film que Amoussou, surmontant de nombreux obstacles pour le financer, a consacré à la question de l’immigration. Tous ceux qui étaient présents à cette occasion ont admis qu’il est du devoir des entreprises de jouer leur rôle dans la promotion de la culture. Devenu le plus vaste réseau bancaire sur le continent, Ecobank compte jouer sa partition dans la perpétuation de l’uvre d’un homme entré dans l’éternité par le septième art.

* Adama Gaye est le directeur de la communication du groupe Ecobank.

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