La surprise trotskiste

Publié le 17 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

« Nous faisons mieux que la France ! fanfaronne un député de l’Alliance présidentielle, fraîchement élu au palais Zighout-Youcef. Sarkozy a promis de confier à l’opposition la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Chez nous, ce sont deux commissions sur douze qui seront concédées à la minorité. »
Le moins que l’on puisse dire est que l’installation, le 11 juin, du bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN), la Chambre basse du Parlement, a donné lieu à des surprises. La plus inattendue est assurément la désignation de Kamel Djafer, du Parti des travailleurs (PT), la formation dirigée par Louisa Hanoune, à la présidence de la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification.
Quel rapport entre les convictions trotskistes de Djafer et les orientations très libérales du programme économique du gouvernement ? Aucun, bien sûr. Le PT est, en effet, favorable à la renationalisation de toutes les entreprises privatisées, au départ des investisseurs étrangers et à la remise en cause de la loi sur les hydrocarbures, assimilée à un abandon du patrimoine national. Gare à la cacophonie dans les débats parlementaires ! « Mais non, jure le futur président de la commission, tout cela n’est qu’un signe de bonne santé démocratique. »
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), la très laïque formation de Saïd Sadi, marque son grand retour dans les institutions (elle avait boycotté les législatives de 2002) en décrochant la commission la plus proche de ses préoccupations, celle, plus importante qu’il n’y paraît, de la culture et de la communication. En revanche, aucune surprise concernant la commission de la défense nationale. Mostefa Abid, son futur président, est membre du FLN et, ce qui ne gâte rien, général en retraite.
À en juger par l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire, on peut penser qu’Abdelaziz Ziari, le président de l’APN, sera contraint de faire jouer des prolongations. Outre la déclaration de politique générale du Premier ministre Abdelaziz Belkhadem, les députés auront à débattre, entre autres, d’un projet de loi de finances complémentaire 2007 (qui prévoit une augmentation des budgets de fonctionnement et d’équipement) et d’un projet de révision de la loi électorale en vue des élections municipales. Prévues au mois de septembre prochain, celles-ci ont été reportées à novembre. Pour cause de ramadan.

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