Mozambique : 4,5 milliards de dollars pour Rovuma
L’un des champs les plus riches en gaz naturel au large du Mozambique devrait voir arriver de nouveaux partenaires, l’opérateur américain Anadarko et l’indien Videocon cherchant à vendre chacun 10% de Rovuma.
Le pétrolier américain Anadarko Petroleum et le conglomérat indien Videocon ont annoncé vouloir vendre aux enchères une participation de 20% du champ de gaz naturel Rovuma, situé en eau profonde à la frontière entre le Mozambique et la Tanzanie. Une opération estimée à 4,5 milliards de dollars, minimum : considéré comme l’un des plus riches au monde avec ses 135 000 milliards de pieds cubes découverts, Rovuma pourrait approvisionner pendant 35 ans le premier importateur mondial de gaz, le Japon.
La société indienne basée à Mumbai, présente notamment dans les télécoms (pièces et services), en plus du pétrole et du gaz, a confirmé mardi, par la voix de son président Venugopal Dhoot qui s’exprimait sur la chaîne indienne câblée CNBC-TV18, qu’elle avait engagé les banques d’investissement Standard Chartered et UBS pour gérer le processus de vente, avec des offres initiales attendues pour le 14 mars.
Shell de retour ?
Videocon envisage de vendre la totalité de sa participation de 10%, tandis qu’Anadarko, qui dirige l’exploration sur le terrain, prévoit de vendre également 10%, ce qui réduirait sa part dans le bloc à 26,5%. L’américain, engagé par ailleurs dans le gigantesque projet d’usine de liquéfaction, pourrait ainsi dégager une partie du cash nécessaire pour financer ses opérations. Aux côtés de Videocon et d’Anadarko se retrouvent actuellement le japonais Mitsui E&P (20%), BPRL (10%), le thaïlandais PTT Exploration and Production (8.5%) et la société nationale mozambicaine Empresa Nacional de Hidrocarbonetos (15%).
Selon le quotidien économique Financial Times, cette vente est susceptible d’intéresser la plupart des majors pétrolières, dont Royal Dutch Shell, qui a tenté l’an dernier d’acheter les 8,5% détenus par la junior Cove Energy dans le même champ. L’anglo-néerlandais a finalement été coiffé au poteau par PTT, qui a déboursé quelque 1,9 milliard de dollars. La presse indienne cite par ailleurs comme candidats potentiels le géant américain Exxon Mobil et le chinois PetroChina.
La situation des champs gaziers du Mozambique, proches des marchés asiatiques, laisse penser que la plupart des compagnies indiennes (comme OVL, le bras international d’ONGC, ou Indian Oil), chinoises, ou encore japonaises, lorgneront ces 20% mis sur le marché.
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