Courrier des lecteurs

Publié le 17 février 2008 Lecture : 5 minutes.

N’Djamena, ou la rupture de Sarkozy à l’épreuve
– Lors de sa campagne pour l’élection à la magistrature suprême, Nicolas Sarkozy n’avait cessé de promettre un regard nouveau sur les relations entre son pays et ses anciennes colonies d’Afrique.
En moins d’une année, la rupture de Sarkozy a été mise à rude épreuve au Tchad. D’abord avec l’affaire de l’Arche de Zoé, puis avec les combats de début février à N’Djamena.
La France cessera-t-elle un jour sa politique paternaliste à l’égard de ses anciennes colonies ? Leur laissera-t-elle enfin le droit à disposer d’elles-mêmes ?
Les frustrations accumulées dans les pays victimes de la Françafrique risquent d’exploser un jour. Les dégâts seront incalculables.
Nous souhaitons vivement que l’actuel locataire de l’Élysée profite de ce temps de carême pour méditer sur le rapport qu’entretient la France avec ses anciennes colonies. Sans quoi nous redoutons une exacerbation de la haine à l’égard de ses compatriotes vivant en Afrique.
Anicet Djimoyal, par courriel

Pourquoi Déby a été sauvé
– Déby a été sauvé in extremis par la France à papa en vertu de la Françafrique. Mais à quel prix et pour préserver quels intérêts français ?
Sans doute le soldat Déby a-t-il été sauvé afin d’obtenir la grâce des membres de l’Arche de Zoé et d’assurer le déploiement de l’Eufor dirigé par la France. Des intérêts essentiellement français qui ont coûté la vie à de nombreuses personnes et ont causé bien des dommages collatéraux au Tchad.
Cette grâce prochaine vient insulter encore une fois la dignité des Tchadiens.
Sénoussi Hassana Abdoulaye, étudiant tchadien en France

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Tchad : le mépris
– Pour remercier l’armée française et, au-delà, le gouvernement français de l’avoir aidé à se maintenir au pouvoir en anéantissant les forces rebelles, Idriss Déby propose dans sa grande bonté d’amnistier les membres de l’Arche de Zoé. C’est quoi ce mépris ?
Mépris à l’égard de la justice tchadienne, qui a prononcé la sentence, même si on peut s’étonner de la rapidité avec laquelle celle-ci a été rendue.
Mépris à l’égard de la justice française, qui a commué la sentence en peine de prison.
Mépris à l’égard des enfants enlevés, qui ont vécu des moments traumatisants.
Mépris à l’égard de leurs parents, qui, pensant donner une vie meilleure à leurs enfants, se sont laissé convaincre.
Mépris à l’égard de la population, qui s’était rangée derrière son président pour condamner ces exactions !
Ce petit arrangement entre amis – « Tu m’aides militairement, j’amnistie les Zoé » – est vraiment cynique. L’avènement de relations nouvelles avec le continent noir n’était qu’une vaine proclamation.
Danielle Jouaire, une citoyenne française indignée, par courriel

Faisons confiance à Kabila
– Tous les Congolais savent que le président Joseph Kabila n’est pas un démagogue. C’est quelqu’un qui tient toujours sa parole, même si ses opposants affirment le contraire. Ce qui est normal, car nous sommes une démocratie.
Il faut savoir qu’il nous a ramené la paix et a réunifié le pays. Grâce à lui, nous avons eu droit aux seules élections vraiment libres depuis 1960. Grâce à lui, l’acte d’engagement pour la paix dans les deux provinces du Kivu vient d’être accepté.
Faisons-lui confiance, et jugeons-le à la fin de son mandat.
Jean-Marie Ekofo Biyenga, Troyes France

Menace sur les États-Unis
– J’ai beaucoup apprécié l’analyse de Béchir Ben Yahmed intitulée « Retour de bâton » (J.A. n° 2455, du 27 janvier). J’aurais aimé qu’il fasse allusion, dans la description de la fragilité de l’économie américaine en ce moment, au fait que la Chine détient des réserves importantes de la devise américaine. Étant donné que celle-ci est en chute libre depuis quelque temps et, de ce fait, amenuise indirectement les réserves chinoises, il est tout à fait imaginable que le géant asiatique prenne des mesures de nature à affaiblir ou à secouer les États-Unis.
Ce serait probablement la fin de l’actuelle première puissance du monde. Il y a cependant de nombreuses règles non écrites ou non publiques qui régissent ce genre d’opérations ou des relations entre les grands que nous ignorons.
Bruno Kasonga, sur le blog de Béchir Ben Yahmed

Consternation chez les Élephants
– C’est la consternation à Abidjan et dans le reste du pays. L’équipe favorite des sondages a été défaite en demi-finale de la CAN 2008 à Kumasi, au Ghana. La Côte d’Ivoire, qui était en tête de tous les pronostics, a été battue à plate couture par l’Égypte sur le score de 4 buts à 1.
Décidément, l’Égypte est la bête noire de la Côte d’Ivoire, qu’elle avait déjà écartée de la finale de la CAN 2006.
Bernard Nkounkou, Québec, Canada

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Comme on change de bus à Dakar…
– L’article « Soldats en crampons » (J.A. n° 2456) m’a bien fait rigoler. Faouzi Mahjoub montre encore une fois l’intérêt qu’il porte au foot de son continent. La chute au premier tour de la CAN (Coupe d’Afrique des nations) de la maison Sénégal ? Franchement, je n’en suis pas étonné. Certes, ce pays nous a tous fait danser en 2002 en Asie, mais il a oublié une donnée essentielle : le plus dur n’est pas de parvenir au sommet, mais de s’y maintenir. Non seulement ce pays ne s’est pas qualifié pour le mondial suivant mais, en plus, il n’a même pas atteint une seule finale de la CAN, ni en 2004 ni en 2006, encore moins en 2008. Nombre de fédérations de sport en Afrique ignorent le travail de longue durée. On préfère cette vie pleine d’improvisation, où l’on décide tout à la dernière minute, où les entraîneurs changent comme on change de bus à Dakar, Banjul ou Addis-Abeba. C’est bien là l’un de nos maux : nous manquons de visionnaires. D’hommes qui pensent sur dix, trente ou cinquante ans. D’hommes qui mettent en place des structures qui leur survivent.
Obambé Gakosso, Gisors, France

Danger dopage
– Je suis inquiet pour les sportifs africains, surtout pour les footballeurs subsahariens. Beaucoup de joueurs se dopent. Il est urgent de procéder à des tests antidopage pour mettre fin à de telles pratiques.
Yao Digbeu, par courriel

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La CAF et les caprices des clubs européens
– La CAF (Confédération africaine de football) a avancé de dix jours la prochaine CAN (Coupe d’Afrique des nations), qui se déroulera en Angola, cédant une fois de plus aux caprices des clubs européens. Quand l’un de ces clubs recrute un Africain, il sait que tous les deux ans il peut être sélectionné pour la CAN. Avancer ainsi la compétition est un non-sens. Dix jours après le nouvel an, les joueurs sont encore dans l’année précédente. Comment les sélections pourront-elles se préparer ?
Nash N. Ngongo, angolais, Salon-de-Provence, France

L’Ifpri n’est pas une institution américaine
– Je relis le document « 10 idées reçues sur l’Afrique » paru dans J.A. n° 2431-2432 du 13 août 2007 et je lis ceci : « Dans un rapport publié en 2005 l'[organisme] américain International Food Policy Research Institute (Ifpri) prédisait 38 millions d’enfants malnutris d’ici à 2015, contre 32 millions en 1997. Plus globalement, 250 millions de personnes sont sous-alimentées au sud du Sahara. »
L’Ifpri n’est pas une institution américaine, mais un centre international de recherche sur les politiques alimentaires. L’Ifpri est membre d’un conglomérat ?de 15 centres de recherche agricole (www.cgiar.org).
Je vous suggère de visiter notre site (www.ifpri.org).
Dr. Tidiane Ngaido, chef du Bureau régional de l’Ifpri, Dakar, Sénégal
Réponse : Si l’Ifpri n’est pas une institution américaine, son siège est à Washington.

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