Les politiques l’ont négligée

Publié le 16 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Elle était mon aînée de trois ans. On s’est connus pendant l’apartheid, à Sophiatown, un township de Johannesburg, où tous les « gangsters » (et j’en faisais partie) étaient fous d’elle. On la forçait à venir chanter à n’importe quelle heure du jour et de la nuit Dans les images que l’on a d’elle, elle sourit toujours. Mais vous n’imaginez pas à quel point cette femme a souffert. Autant dans son pays qu’en exil. Tous ces politiques qui aujourd’hui la saluent et reconnaissent son talent l’ont ignorée quand elle était aux États-Unis et en Guinée. Elle était proche des mouvements radicaux noirs américains et n’appartenait pas à l’ANC. Alors ils l’ont négligée. Elle en a souffert, sans jamais rien en montrer. C’était une magnifique ambassadrice. La force de sa voix, de ses chants, suffisait à informer le monde de ce qui se passait en Afrique du Sud sous l’apartheid.

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