Impératrice africaine
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J’ai rencontré Miriam Makeba, pour la première fois, à Conakry, en novembre 1980, en marge du douzième congrès du Parti démocratique de Guinée. J’ai naturellement été frappé par la simplicité de la diva, son port altier et ses yeux immenses reflétant toute l’innocence et la douceur du monde.
Je l’ai revue, cinq ans plus tard, dans sa villa du quartier Yimbaya, située à quelques encablures du bras de mer, non loin de l’aéroport international de Gbessia. C’était quelque temps seulement avant le décès tragique de sa fille, Bongi. Miriam avait manifestement quelques soucis d’ordre financier. La disparition brutale, un an auparavant, de son mentor, le président Ahmed Sékou Touré, l’avait laissée dans un certain état de précarité. Elle n’était visiblement pas au mieux de sa forme et paraissait éteinte.
L’année suivante, nous nous sommes retrouvés, à Ouagadougou, en août 1986, à la célébration du troisième anniversaire de la révolution « sankariste ». Marraine des festivités, elle avait éclaboussé la manifestation de toute sa classe. Personne ne pouvait résister au pouvoir de séduction de l’impératrice de la musique africaine. Pas même le sémillant capitaine Thomas Sankara, qui fut carrément mis en demeure de venir esquisser quelques pas sur la scène.
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