Diplômes à vendre
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Il suffit de quelques clics sur une souris d’ordinateur – et, quand même, de 500 euros – pour qu’un CV tout ce qu’il y a de plus banal s’enrichisse, au choix, d’un Master informatique, d’un Ph.D. ou d’un MBA. C’est sans doute un signe des temps : le marché des diplômes illégaux délivrés par de fausses universités se porte bien.
Le secret de l’arnaque ? Un vide juridique. En France, exception faite des professions dont l’accès est réglementé, n’importe qui peut dispenser des formations et délivrer des parchemins sans agrément particulier. Le dispositif dit de « validation des acquis de l’expérience » (VAE) permet de transformer des années d’expérience professionnelle en diplôme. Du coup, il est tentant pour les escrocs de proposer aux bidonneurs de CV les diplômes qui « marchent » le mieux auprès des recruteurs à un prix somme toute modique. Un enquêteur américain cité par le quotidien en ligne français Rue89 estime que le marché peut brasser « plus de 200 millions de dollars par an ».
Pour appâter ses « clients », une fausse université s’arrange souvent pour que son nom ressemble à celui d’un établissement prestigieux. Par exemple, le site www.sorbon.fr ne vous donne pas accès au portail de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, mais à une mystérieuse École supérieure Robert de Sorbon (le fondateur de la « vraie » Sorbonne, en 1253). Avec son site Internet truffé de coquilles, celle-ci est enregistrée comme association. Mais on chercherait en vain un quelconque campus à l’adresse indiquée (à Vanduvre-lès-Nancy, en Lorraine).
Même la très sélective université américaine de Stanford est victime des activités frauduleuses d’un faux site référencé à l’adresse www.standford-university.edu.tf. Selon Rue89, il y aurait, dans le monde entier, entre 300 et 800 faux établissements universitaires.
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