Boutef, Ouyahia et les mousquetaires
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Dès l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, amendée en principe après sa publication au Journal officiel (sans doute avant la fin de ce mois), le Premier ministre Ahmed Ouyahia perdra son statut de chef de gouvernement. À l’issue de l’adoption, le 12 novembre, de la révision du Texte fondamental par les deux Chambres du Parlement, il a donc annoncé qu’il présenterait aussitôt sa démission au président de la République.
Maître du jeu politique depuis son retour aux affaires, en 1999, Abdelaziz Bouteflika a le choix entre deux scénarios.
1. Reconduire dans ses fonctions le patron du Rassemblement national démocratique (RND) pour lui permettre, d’une part, d’achever le plan quinquennal (2005-2009) de soutien à la croissance et de dresser le bilan du président sortant (et plus que probable candidat à un troisième mandat) ; d’autre part, de préparer un nouveau plan d’investissements (2010-2014) appelé à servir de programme économique électoral. L’hypothèse n’est pas invraisemblable, Ouyahia ayant, semble-t-il, coordonné efficacement le travail du gouvernement et fait la démonstration de sa loyauté envers le « patron ».
2. Constituer un gouvernement de technocrates pour la durée de la période préélectorale, afin de permettre aux ministres membres de l’Alliance présidentielle de s’impliquer totalement dans la campagne. Dans ce cas, le futur Premier ministre a toutes chances d’être l’un des « mousquetaires de Boutef », c’est-à-dire un membre du gouvernement sans attache partisane et jouissant de la confiance du président : Yazid Zerhouni, Chakib Khelil, Tayeb Belaïz (le garde des Sceaux) ou Abdelmalek Sellal (le ministre de l’Hydraulique, qui dirigea la campagne de Bouteflika en 2004). Si ce scénario est retenu, Ouyahia, qui a promis de mettre « la machine électorale du RND à son service », pourrait diriger la campagne du président sortant.
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