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Au paradis des néologismes
Les médias nous inondent de néologismes anglo-saxons, qui ont des équivalents en français, sans que s’émeuvent les censeurs de la langue française.
Je vous propose un bref récit : « Le boss de notre corporation a invité le directeur du marketing à assister au briefing sur la stratégie du management. Le chairman a réuni son staff pour annoncer que le business plan l’oblige à réduire les importations de tee-shirts made in China et ceci entraînera un effet boomerang sur tout le Vieux Continent. Les boat people propriétaires d’exotic shops digèrent mal la réduction de quotas des produits chinois, car ils ne peuvent plus faire bosser au black leurs compatriotes clandestins.
L’Asie espérait gagner cette blitzkrieg mais l’Europe refuse le dumping. Seul un bon deal auprès de l’OMC dénouera cet imbroglio. En attendant le happy end, les intégristes radicaux proclament le djihad, recrutent des moudjahiddine sous tous les cieux et l’Oncle Sam galvanise les boys pour la croisade contre l’axe du Mal ».
La réalité sur le trafic du port d’Abidjan
Dans sa livraison du 31 juillet 2005, J.A.I. consacre un article aux ports de la Côte ouest-africaine intitulé « Que le meilleur gagne ! » (voir J.A.I. n° 2325). L’auteur de
cet article affirme que, « depuis le début des affrontements en septembre 2002, le volume
d’activité à Abidjan a chuté de 60 %, favorisant temporairement l’essor des ports de Tema (Ghana), Lomé (Togo) et Cotonou (Bénin), tous rapidement engorgés. »
La direction générale du Port autonome d’Abidjan (PAA) ne saurait contester le fait que la crise sociopolitique qui afflige la Côte d’Ivoire a eu des effets néfastes sur les activités économiques du pays, y compris celles du port de la capitale économique. Toutefois, elle est pour le moins surprise par l’affirmation d’une « chute de 60 % » du trafic du PAA.
La simple réalité sur le trafic du Port d’Abidjan de 2002 à 2005 est la suivante :
– en 2002 : 16,309 millions de tonnes, soit une baisse de 5,1 % par rapport à 2001 ;
– en 2003 : 15,520 millions de tonnes, soit une baisse de 4,8 % par rapport à 2002 ;
– en 2004 : 17,8 millions de tonnes, soit une hausse de 14,5 % par rapport à 2003, malgré la persistance de la crise sociopolitique et en particulier les événements de novembre 2004, ce qui a donc été une performance exceptionnelle ;
– enfin, au premier semestre de 2005, le Port autonome d’Abidjan a déjà enregistré un trafic de 8,523 millions de tonnes.
Réponse : Vous avez raison de nous signaler cette erreur et nous vous prions de bien vouloir nous en excuser. Le chiffre que vous contestez à juste titre est le résultat d’une mauvaise formulation de notre part. L’auteur de l’article voulait en fait évoquer la baisse du trafic de marchandises en transit pour la sous-région et non le trafic du PAA dans son ensemble.
De l’autre côté du monde
La mondialisation, nous dit-on, devrait à terme effacer les frontières entre pays riches et pays pauvres. Pour l’instant, il n’en est rien, bien au contraire. Le drame de l’immigration clandestine, exacerbé en cette fin septembre et début octobre 2005 aux frontières maroco-espagnoles de Ceuta et Melilla, en est la preuve.
La misère, la maladie, la guerre continuent de jeter les Subsahariens sur le périlleux chemin du départ. À l’arrivée, un double mur de fil barbelé. D’un côté, la misère, de l’autre, le rêve d’une vie meilleure. Pour ces centaines de candidats à la traversée, il est évident que la mondialisation sonne mieux de l’autre côté « du rideau de fer ».
Expulsion des clandestins : le scandale
Le gouvernement marocain s’est donc plié aux demandes européennes et a accepté de devenir l’exécuteur de leurs basses uvres. En se chargeant d’expulser nos frères africains qui cherchent un avenir meilleur en Europe, il a perdu sur tous les tableaux. Notre image est durablement ternie. Il est clair que le Maroc ne sera plus vu de la même manière au
Sénégal, au Mali ou en Guinée. Nous nous plaignons du traitement infligé aux ressortissants marocains en Europe, du racisme dont ils sont victimes en Espagne et nous
traitons nos frères africains avec le même manque de respect. Où est cette hospitalité
dont nous nous vantons tant ?
En acceptant de construire un mur autour de Melilla et en pourchassant de supposés clandestins autour de cette ville occupée, nous reconnaissons de facto le fait que ce territoire, ainsi que Ceuta, sont espagnols. Une erreur stratégique contre notre intégrité territoriale.
Un pays inédit
Dans le classement IDH des pays pour le développement humain (voir J.A.I. n° 2331), j’ai découvert un nouveau pays : « Territoires occupés ». Après quelques instants de réflexion, je me suis demandé s’il s’agissait de l’Irak ? Ou peut-être de la Palestine (Territoires palestiniens) ? En tout cas, ce doit être un pays peuplé de gens stoïques, qui vivent dans l’absurde. Cela dit, pouvez-vous être plus précis, afin d’éviter des malentendus ?
Réponse : Il s’agissait des Territoires palestiniens occupés. Pour une question de place, nous avons été dans l’obligation de réduire cette dénomination en pensant, à tort, qu’elle serait comprise. Sur le fond, vous avez raison, veuillez nous excuser.
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