OMC : négociations relancées
Washington et Bruxelles lâchent du lest sur les subventions.
Publié le 16 octobre 2005 Lecture : 1 minute.
Deux mois avant la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à Hong Kong, le dossier agricole semble de nouveau sur les rails. Réunis à Zurich, les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont présenté, le 10 octobre, leurs propositions pour relancer les négociations, dans l’impasse depuis l’échec du sommet de Cancún, en septembre 2003. Principale pierre d’achoppement : les subventions à l’exportation pratiquées par les pays du Nord et dénoncées par les pays du Sud pour concurrence déloyale dans un contexte de chute des cours. Le représentant américain au Commerce, Rob Portman, a finalement soutenu « une réduction de 60 % des aides versées aux exploitants américains à l’origine des distorsions commerciales les plus importantes dans les cinq ans à venir. Avant de demander à l’UE et au Japon, également très généreux avec leur secteur agricole, de réduire de 80 % leurs subventions ». Quelques heures plus tard, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, « salue cette avancée constructive et ajoute que l’UE ira nettement plus loin que la proposition des États-Unis ». Une baisse de 70 % des soutiens directs les plus controversés est envisagée par les Vingt-Cinq, mais cette mesure ne concernerait que certaines filières exportatrices.
Le lendemain, le Brésil et l’Inde jugeaient ces offres insuffisantes : la proposition américaine ne conduit pas à une baisse réelle des dépenses budgétaires agricoles et Bruxelles doit se montrer plus ambitieux sur la réduction des droits de douane. Un jugement partagé par l’ONG Oxfam, qui évalue à 2 % la baisse réelle des subventions américaines, sur un total de 74 milliards de dollars. En Afrique, les principales victimes de ce « dumping agricole » sont les planteurs de coton. Les pertes annuelles sont estimées à au moins 400 millions de dollars, alors que cette filière fait vivre plus de 30 millions de personnes.
