Nouvelle consécration
Et le Prix des cinq continents de la Francophonie est décerné à… Alain Mabanckou, pour Verre Cassé ! C’est donc le roman de l’écrivain congolais qui a été primé, le 11 octobre, au Palais des Académies de Bruxelles, parmi une sélection de plus d’une centaine d’ouvrages d’auteurs issus de vingt-deux pays francophones du Nord et du Sud. Verre Cassé, une farce métaphysique truculente et jubilatoire, narre les exploits de la troupe de marginaux du Crédit a voyagé, un bar congolais interlope. Pour l’anecdote, Alain Mabanckou, 39 ans, explique avoir lu un jour dans un bar un écriteau indiquant que « Le crédit a voyagé », et y avoir vu une référence ô combien célinienne à Voyage au bout de la nuit et à Mort à crédit. Et de références littéraires, l’auteur n’en manque pas, assurément ! Puisque l’on en dénombre pas moins de deux cent cinquante dans son dernier ouvrage.
À l’occasion de la quatrième édition de ce prix consacrant un livre d’expression française et créé en 2001 par l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), les membres du jury, composé de grands noms de la littérature tels que la Canadienne Lise Bissonnette, le Franco-Mauricien Jean-Marie Gustave Le Clézio, la Libanaise Vénus Khoury-Ghata ou l’Algérienne Leïla Sebbar, ont témoigné leur attachement à la diversité culturelle et évoqué leur rapport à la langue française. « Les Français nous ont colonisés ; j’ai colonisé le français », a déclaré avec humour l’écrivain et diplomate Henri Lopès (Congo), qui présidait le jury.
Au cours de la cérémonie, les participants ont rappelé toute l’importance de l’influence des chantres de la négritude, Léopold Sédar-Senghor et Aimé Césaire. Alain Mabanckou, diplômé de droit de l’université de Paris-Dauphine et qui vit désormais aux États-Unis où il enseigne les littératures francophone et africaine à l’Université du Michigan, n’a pas manqué non plus de « rendre à Césaire ce qui appartient à Césaire ».
Déjà distingué à plusieurs reprises pour ses oeuvres précédentes, ce poète et romancier a reçu notamment le Prix de la société des poètes français en 1995 et le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire en 1998. Verre Cassé (éditions du Seuil) avait déjà remporté, en mai, le Prix Ouest-France/Étonnants Voyageurs. Il a figuré dans les premières listes du Goncourt et du Renaudot, et reste en lice pour le Femina. Gageons que ce roman ne s’arrêtera pas sur sa lancée et qu’il volera, non pas en éclats… mais haut dans la sphère des succès littéraires.
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