Vos lettres ou courriels sélectionnés
Vices et vertus de l’arabisation au Maroc
– Nos élites se plaignent de l’arabisation partielle du système scolaire marocain et envoient leurs enfants dans des établissements français ou américains. La langue arabe ne nous permettrait pas de nous ouvrir sur le monde ? La Suède, la Corée du Sud, Taiwan, les Pays-Bas Voici des pays dont l’économie est entièrement tournée vers l’export. Et dont les universités enseignent dans la langue nationale.
Par ailleurs, en supposant que la langue arabe ne nous permette pas de nous ouvrir sur le monde, peut-on pour autant dire que le français le permet ? Les publications scientifiques sont en anglais, les marchés financiers sont dirigés depuis Londres et New York, les nouvelles zones de croissance (la Chine et l’Inde) ne parlent pas français. L’« élite » francisée refuse l’arabisation car celle-ci remettrait en question leurs privilèges et instaurerait une nouvelle élite qui ne proviendrait pas de la vingtaine de familles qui contrôlent l’économie nationale. Le problème n’est pas notre langue mais notre « élite ». Notre avenir sera avec nos 200 millions de compatriotes arabes ou ne sera pas. Il est temps que nos dirigeants aient le courage politique de finaliser l’arabisation du système éducatif afin que les Marocains gardent leur indépendance d’esprit au lieu d’être de pâles copies de Français.
Hicham Najem, Londres, Royaume-Uni
Oslo et Camp David
– Dans « Un congrès islamique mondial » (J.A. n° 2431-2432), Hamed Zghal a omis de signaler une bonne partie des données qui offrent une meilleure compréhension de cet état des lieux. L’Iran a incontestablement le droit de posséder l’énergie nucléaire, et même l’arme nucléaire. Seulement ce même Iran a menacé d’éliminer de la carte un pays reconnu par l’ONU et par des pays arabes et islamiques. Les premiers à s’opposer à ce que l’Iran possède le nucléaire, ce ne sont pas les Occidentaux mais les Saoudiens, les Émiratis et les Qataris. Des pays avec lesquels l’Iran « entretient » des différends frontaliers. Hamed Zghal indique qu’il est vain d’attendre des États-Unis et de l’Europe une action sérieuse obligeant Israël à prendre le chemin de la paix. C’est oublier Oslo et Camp David, les très grands efforts, indéniables pourtant, de Bill Clinton et l’opposition d’Arafat à des propositions américaines qui auraient pu résoudre aujourd’hui le problème palestinien.
N.B., Tunis, Tunisie
Et la Gécamines ?
– Pendant que les activités d’exploitation minière par les entreprises privées sont florissantes dans le Katanga et dans le reste de la République démocratique du Congo (RDC), la Gécamines, jadis le poumon de l’économie congolaise, est devenue l’ombre d’elle-même. Quelle est la politique de redressement structurel que le gouvernement d’Antoine Gizenga préconise afin de faire sortir la géante Gécamines de sa léthargie ?
Moise Diyabanza, Matadi, RD Congo
Course aux comptoirs
– Merci à J.A. pour le passionnant dossier sur le transport maritime (J.A. n° 2429). Il aurait été souhaitable, dans l’intérêt de beaucoup de vos lecteurs, d’y joindre un petit lexique sémantique et syntaxique de certains termes clefs, voire techniques, peut-être même barbares pour les non-initiés comme comptoir, port, concession, de gré à gré, appel d’offres international, corridor
Cela pourrait permettre à certains lecteurs moins outillés mais mordus de ces questions non seulement de mieux visualiser cette terrible et formidable toile confectionnée par les différents acteurs, mais également de mieux appréhender les enjeux réels de cette course aux comptoirs d’Afrique. Il faut absolument aider à « déconfisquer » le débat sur ces questions majeures. Les sommes astronomiques investies en milliards de francs CFA ou en millions d’euros présentées comme le salut venant du et par le large sont pour le commun des Africains concernés des mirages. Ces chiffres-là n’ont de sens, de valeur que pour ceux qui les manipulent, pour la supermachine, le rouleau compresseur, qui les traite.
Nestor Bebissekeye, Gap, France
Tourisme tunisien en progrès
– Je voudrais réagir à votre article « Tunisie : pourquoi le tourisme ne décolle pas » (J.A. n° 2430). Je trouve votre analyse excessivement sévère. Si le tourisme tunisien progresse moins vite aujourd’hui, il continue de progresser, et ce après avoir connu un boom constant durant plusieurs décennies, pendant que ses principaux concurrents (Égypte, Afrique du Sud, Maroc) enregistraient des résultats médiocres. Aujourd’hui, ces pays ont décidé de développer une activité qu’ils ont longtemps négligée. Ils prennent donc des parts de marché et il ne s’agit là que d’un rééquilibrage entre les différentes destinations.
Si elle a été rétrogradée de la première à la quatrième place à l’échelle du continent, la Tunisie reste une destination touristique majeure et est appelée à se maintenir dans le peloton de tête. Elle partage les premières places du classement avec des pays qui, à côté d’elle, font figure de géants géographiques et démographiques, avec un potentiel bien plus important. En 2006, elle a accueilli 6,5 millions de visiteurs, soit les trois quarts de ce que l’Égypte – six fois plus vaste et sept fois plus peuplée – a absorbé. Mais elle devrait procéder à un rééquilibrage en faveur du trafic aérien régulier pour étaler l’activité aéroportuaire sur l’ensemble de l’année et générer un trafic plus important en basse saison. Les réalisations du tourisme tunisien sont énormes et ses lacunes pas si graves que ça, en tout cas faciles à corriger et dans des délais très rapides.
Tarak Klaa, Paris, France
Du russe au français
– Après lecture de l’article du Financial Times que vous avez repris sous le titre « Non, pas Strauss-Kahn ! », je souhaitais rappeler que les translittérations (du russe, de l’arabe, du chinois, etc.) ne sont pas les mêmes en anglais et en français. Le nom du directeur exécutif russe du FMI transcrit en français est « Alexei Mojine » et non « Aleksei Mozhin» . C’est le même cas pour l’écrivain Soljenitsyne, que l’on n’a jamais écrit en français « Solzhenitsyn ». On trouve sur le site de Google des tableaux de translittérations.
Maud Sissung, Paris, France
Sauver la RD Congo
– Pour les Congolais, les premières élections démocratiques ouvraient la voie à l’amélioration de leur niveau de vie. Mais, aujourd’hui, le pays va mal. L’espoir et l’enthousiasme soulevés par l’organisation des élections s’émoussent. Beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer l’intolérance caractérisée par des appels à la haine, l’absence de cohésion nationale et d’un leadership fort, l’insécurité préoccupante dans tout le pays et surtout à l’Est. L’unité du pays n’existe plus.
Or sans cohésion nationale, pas de stabilité politique, et sans stabilité politique, pas de développement. Si le président de la République ne s’investit pas en agissant vite et efficacement avant la fin du mois de septembre sur les défis suivants : massacres du Bas-Congo et assassinats des journalistes, intangibilité de nos frontières nationales, lutte contre la corruption en traduisant en justice les corrompus et les corrupteurs, bonne gouvernance et transparence dans les secteurs miniers il aura échoué et ne pourra bénéficier du satisfecit du peuple congolais.
Joseph Kaniki, RD Congo
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