Sans ferry, ça rame

Publié le 16 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Mis en service en novembre 2005 pour assurer la desserte maritime entre ?Dakar et Ziguinchor, en Casamance, dans le sud du pays, interrompue depuis le naufrage du Joola, le Wilis, d’une capacité de fret de 120 tonnes, a dû suspendre ses rotations à la suite d’une panne survenue en haute mer le 18 août dernier. Les autorités sénégalaises ont en effet exigé que le navire indonésien affrété par l’État et géré par la Société maritime de l’Atlantique (Somat, groupe marocain Comanav) reste au port jusqu’à ce qu’il soit totalement réparé. Une mauvaise nouvelle pour les voyageurs et les commerçants, qui, depuis un mois, sont obligés de prendre la route pour pouvoir relier les deux villes, distantes de 480 km.
Car même s’ils restent bon marché (entre 5 000 et 8 500 F CFA), les transports en commun terrestres (taxis-brousse, minibus, cars, etc.) sont loin d’offrir les mêmes commodités que le Wilis, qui compte 462 places à son bord. Le trajet peut durer jusqu’à 20 heures, contre 15 en bateau. Dans la partie sud du pays, les voies de circulation sont en très mauvais état et les nids-de-poule, appelés « nids-d’éléphant » par les conducteurs, sont légion. Sur le territoire gambien, les fréquents contrôles de police, de la douane et de l’immigration font perdre énormément de temps. Quant au ferry assurant la traversée du fleuve Gambie, il faut l’attendre plusieurs heures. De quoi décourager les voyageurs qui préfèrent parfois contourner la Gambie et effectuer 400 km supplémentaires.
Pour leur part, les petits commerçants qui écoulent leurs produits sur les marchés dakarois n’ont, eux aussi, d’autre choix que d’utiliser des camions. Alors que le transport par bateau leur revient à 50 F CFA par kilo, ils doivent aujourd’hui débourser entre 2 000 et 3 000 F CFA pour acheminer leur marchandise, des produits frais tels que les poissons ou les fruits de saison. Reste la voie des airs. Mais le prix du billet aller-retour (100 000 F CFA) est inaccessible pour la grande majorité des Sénégalais. En outre, les possibilités de fret aérien sur cette ligne restent relativement faibles.
L’arrêt de la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor soulève une nouvelle fois la question du désenclavement de la Casamance. La région de Ziguinchor couvre 3,7 % du territoire sénégalais et compte environ 500 000 habitants, qui, pour 80 % d’entre eux, vivent de l’agriculture et du commerce.

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