Les Bourses en constante progression
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Sur les trois derniers mois, la rentabilité des quinze premières Bourses africaines est de 12 %. Le chiffre atteint 204 % sur les trois dernières années. Pas de doute, les places financières du continent n’ont pas été affectées par la crise immobilière des États-Unis. Elles profitent même d’une volonté des investisseurs de diversifier leurs portefeuilles. La téléphonie mobile, les mines, le pétrole et les banques sont les secteurs les plus dynamiques. La Bourse de Johannesburg est désormais à la 19e place mondiale par sa capitalisation, devançant celles de Buenos Aires, Singapour ou Tel-Aviv. « Ces résultats confirment la décorrélation des marchés africains. S’il ne faut pas nier certaines poussées spéculatives, notamment au Nigeria, ces performances s’appuient sur des fondamentaux solides, des positions de long terme et, au final, une forte rentabilité », explique Romain Geiss, économiste et membre de CAPafrique. « L’étroitesse du marché africain, le coût des transactions plus élevé qu’ailleurs et le nombre limité d’acteurs font que les investisseurs n’ont pas intérêt à opter pour des placements conjoncturels », ajoute-t-il. Avec un taux de croissance de 5,4 % en 2006 et de 6,7 % prévu en 2007, ainsi qu’une forte appréciation des prix des matières premières, le continent jouit d’une conjoncture favorable. Les places africaines sont-elles pour autant en mesure d’optimiser cette arrivée de nouveaux capitaux ?
Actuellement, les fonds d’investissement s’intéressent surtout aux émissions obligataires des États pour financer des programmes d’infrastructures. Dernier exemple : le lancement au Sénégal d’un deuxième emprunt obligataire, destiné à recueillir 75 milliards de F CFA (114,4 millions d’euros) pour financer l’amélioration du transport à Dakar. Le taux est de 5,5 % pour une durée de cinq ans (2007-2012). Dans le non-coté, les prises de position sont encore minoritaires, et, d’une façon générale, ce sont les projets solides et sérieux qui manquent. « Il y a par ailleurs un défaut d’information. Or, pour la remontée de projet, le private equity nécessite une bonne connaissance des marchés et de bons intermédiaires », explique Geiss. « Le fait que des Africains soient souvent dans les directions des fonds est une bonne chose », conclut-il.
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