Un logiciel nommé désir

Microsoft fait durer le plaisir : prévue pour 2006, la commercialisation du successeur de Windows aura finalement lieu en janvier 2007.

Publié le 16 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Plus il se fait attendre, plus il est désiré. C’est probablement ce que doit se dire Microsoft, qui reporte de mois en mois la date de commercialisation de Vista, successeur de Windows. La mise au point d’un nouveau logiciel d’exploitation destiné à équiper la très grande majorité des ordinateurs de type PC dans le monde présente certainement de grandes difficultés techniques. Mais le géant de l’édition de logiciel est aussi très fort en marketing. Il y a onze ans, il avait tellement fait monter l’intérêt autour de Windows 95 que son lancement mondial, au beau milieu du mois d’août, avait suscité des commentaires laudatifs jusque dans les cités balnéaires. Il fallait certes être un peu connaisseur en informatique – et en vacances – pour s’intéresser à ces conversations, qui vantaient les menus contextuels, l’installation automatique des périphériques et autres facilités très innovantes pour l’époque.
Aux dernières nouvelles, Vista déferlera sur la planète en janvier 2007, avec environ six mois de retard. Mais il n’est pas certain que, d’ici là, Microsoft réussisse à susciter le même engouement pour son dernier-né. Il y a aujourd’hui beaucoup plus d’ordinateurs en service, et Windows a plus de concurrents. Les Mac, d’Apple, font un retour en force, et les logiciels libres de la génération Linux séduisent un nombre croissant d’informaticiens chevronnés. Dans les années 1990, à peine avait-on sorti un ordinateur de son emballage que sa technologie était dépassée, les nouveaux modèles offrant plus de mémoire et une plus grande vitesse de traitement. Cette frénésie est terminée. Elle aurait d’autant moins de succès aujourd’hui qu’en se généralisant le PC s’est installé dans des foyers et des entreprises où l’on n’a pas les moyens de changer d’équipements tous les trois mois.
Pourtant, Vista sera très gourmand en ressources matérielles et nécessitera un ordinateur plutôt musclé (mémoire de 1 Go, carte graphique de 512 Mo et processeur 1,5 GHz). Une fois installé, le nouveau logiciel promet un singulier renforcement de la sécurité, pour lutter contre les pirates et les virus, accompagné d’une exécution plus souple des applications : aujourd’hui, l’antivirus les ralentit ; à partir de janvier, Vista les recopiera en mémoire pour les exécuter et les protéger. Les nouveautés seront encore plus significatives du côté de l’interface entre l’utilisateur et la machine. Les menus s’afficheront en trois dimensions avec différents niveaux de transparence, permettant de connaître d’un coup d’il l’état des applications. Dans bon nombre de cas, un logiciel de reconnaissance vocale permettra de remplacer les actions de la souris. Enfin, Vista utilisera un moteur de recherche interne similaire à ceux d’Internet. Ce qui permettra de trouver rapidement une information sur son disque dur et d’organiser ses fichiers personnels autour d’une thématique (Mon Client, Mon Produit, par exemple).
Et si l’inventivité du nouveau logiciel ne suffit pas à convaincre entreprises et particuliers, son éditeur a fait en sorte que les logiciels existants (traitement d’image, applications graphiques, etc.) ne soient pas tous compatibles avec Vista. Quant aux autres, ils n’en tireront pas pleinement parti. Microsoft prévoit de commercialiser aussitôt la suite bureautique Office 2007 (Word, Excel, etc.), et il espère que ses grands confrères, comme Symantec ou Adobe, lanceront rapidement des éditions 2007 de leurs produits phares. Vista et consorts tiendront-ils leurs promesses ? Rendez-vous est pris pour janvier.

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