UA : économie en panne

Publié le 16 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

« Accélérer le processus d’intégration sur le continent, afin de permettre à l’Afrique de jouer le rôle qui lui revient dans l’économie mondiale » : tel est, entre autres, l’objectif fixé à l’Union africaine (UA) par son acte constitutif adopté le 11 juillet 2000 à Lomé. Force est aujourd’hui de reconnaître qu’il n’est pas atteint. Loin s’en faut. L’UA tarde à réaliser des performances économiques, comme elle peine – le sommet de Banjul des 1er et 2 juillet l’a révélé – à avancer sur les chantiers de la résolution des conflits et de la démocratisation du continent (voir J.A. n° 2374).
Programme économique de l’UA lancé en grande pompe en 2001, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) se proposait de favoriser la promotion des investissements et des infrastructures transfrontalières. Cinq ans après, il n’a aucunement tenu sa promesse. Tous ses projets sont jusqu’ici restés à l’état de vux pieux, tel le gazoduc entre le Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana, qui devait voir le jour cette année.
En son luxueux siège de Pretoria, en Afrique du Sud, le Nepad engloutit 25 millions de dollars par an, ne produit que des rapports, mais réclame que ce budget soit doublé voire triplé.
Arrivé à la tête de la Commission de l’UA avec la ferme volonté de mettre en uvre un ambitieux « plan d’action 2004-2007 », Alpha Oumar Konaré a vite déchanté. Réclamant 571 millions de dollars par an pour faire fonctionner les institutions de l’Union et financer des projets, il a obtenu 43 millions de dollars en 2004, absorbés à près de 80 % par les frais de fonctionnement. Ont ainsi été gommés les 38 millions de dollars qui avaient été prévus pour soutenir les programmes économiques du Nepad ainsi que d’autres crédits destinés à des actions de développement.
Les choses ne se sont pas arrangées depuis. Le 1er juillet, Konaré a indiqué aux chefs d’État réunis à Banjul que seuls 12 pays ont payé leurs contributions à l’UA pour 2006, 11 autres sont toujours sous sanction, et les arriérés de cotisation culminent à près de 94 millions de dollars. La réalisation de l’intégration économique africaine se heurte également aux nombreuses entraves à la libre circulation des personnes et des biens. Autant dire que la mise en place d’une monnaie unique, d’une banque centrale, d’une banque d’investissement et d’un fonds monétaire africains, prévue dans les statuts de l’Union, reste une chimère.

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