Campagne chaotique

Publié le 16 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

« A mesure que se rapprochera l’échéance des élections présidentielle et législatives du 30 juillet, la tension va aller crescendo », estime un responsable de la Monuc, la mission onusienne en RD Congo. Les faits lui donnent déjà raison.
Le 11 juillet, à Kinshasa, une manifestation organisée par plusieurs candidats à la présidentielle et par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l’opposant Étienne Tshisekedi (qui appelle au boycottage du scrutin), a été brutalement dispersée par la police. Bilan : plusieurs blessés, certains grièvement. La Constitution congolaise garantit pourtant la liberté de manifester. Une circulaire du 29 juin 2006 autorise même les marches publiques, sur simple déclaration auprès des autorités. La Monuc insiste auprès des autorités pour qu’elles assurent l’ordre public dans le respect des droits de l’homme.
Plus grave, trois jours auparavant, un journaliste avait été abattu par des inconnus, à son domicile. « L’assassinat de Bapuwa Mwamba ne doit rien au hasard, s’indigne l’organisation Journaliste en danger. En mars dernier, il avait déjà été agressé par des inconnus, qui lui avaient volé son ordinateur. » Mwamba, 64 ans, était rentré au Congo en octobre 2005 après plusieurs années comme correspondant en France. Dans son dernier article, publié par le quotidien d’opposition Le Phare, il dénonçait « l’intolérance politique et les intimidations policières ».
Par ailleurs, une vingtaine de candidats, invoquant diverses fraudes et irrégularités, exigent le gel de la campagne électorale : cinq millions de bulletins de vote excédentaires auraient notamment été imprimés – alors que le nombre d’électeurs inscrits avoisine 25,7 millions. « En province, il y a en moyenne 600 électeurs inscrits par bureau de vote, alors que nous avons prévu 650 bulletins. À Kinshasa, pour 370 inscrits, il y aura 420 bulletins. Cette marge de sécurité permettra aux Congolais de voter ailleurs que dans leur circonscription s’ils sont dans l’obligation de se déplacer », plaide l’abbé Malumalu, qui préside la Commission électorale indépendante (CEI). « À cela s’ajoutent 2,5 millions de bulletins qui pourront être utilisés là où les listes électorales sont incomplètes », ajoute un conseiller. Pour l’instant, l’explication ne convainc pas les seconds couteaux de la course à la présidentielle, qui, sans doute, redoutent le verdict des urnes.

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