Saint-Barth, l’île aux riches

Publié le 16 avril 2006 Lecture : 3 minutes.

« Bourses plates s’abstenir », voilà un slogan qui ne détonerait pas sur un dépliant publicitaire vantant les mérites de Saint-Barthélemy ! L’île, qui veut à tout prix résister au tourisme de masse, pratique des tarifs prohibitifs. Dans ce havre de paix prisé par la jet-set internationale, n’espérez pas croiser des routards en tongs et sacs à dos. Ici, seuls les touristes aisés viennent bronzer, des Américains pour la plupart, dont les yachts rivalisent de somptuosité. Une tradition qui perdure depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque des familles fortunées comme les Rockefeller et les Rothschild jetèrent leur dévolu sur cet endroit. Bienvenue sur l’île aux riches !
Découverte par Christophe Colomb en 1493, Saint-Barthélemy (Saint-Barth, pour les intimes) a été française de 1784 à 1876 puis suédoise, et c’est seulement en 1878 que cette île, située à 230 km au nord-est de la Guadeloupe, est revenue au sein de la République. Aujourd’hui, sa population est composée pour une grande part des descendants de colons normands et bretons. Ils gèrent d’une main de fer le tourisme élitiste. Les rares terrains à bâtir sont très chers, et les règles d’architecture sont particulièrement strictes : il est interdit d’y construire un bâtiment plus haut qu’un palmier, afin de maintenir l’authenticité et le charme des lieux.
Loin de la foule des Grandes Antilles, on y rêve, on s’y baigne et l’on prend son temps sur une vingtaine de plages au sable blanc, souvent protégées par des barrières de corail. La côte, très découpée, compte parmi les plus belles des Caraïbes. Que faire dans une île aussi minuscule ? Les magasins. Les adeptes de Saint-Barth se dépaysent en arpentant Gustavia, la capitale locale, où toutes les rues prennent les airs parisiens de l’avenue Montaigne ou de la rue Saint-Honoré, avec des enseignes telles que Gucci, Louis Vuitton, Chanel, Christian Dior ou Hermès. L’île possédant un statut de port franc, ses magasins de luxe sont détaxés. Un paquet de cigarettes coûte 1,35 euro contre 5 euros en France, et le rapport est le même pour les parfums ou les cosmétiques. Mais les élégantes feront des économies toutes relatives, puisque le maillot de bain le moins cher que j’ai pu trouver coûtait quand même 90 euros, la moyenne se situant autour de 200 euros. Que dire des restaurants, où la qualité est sans commune mesure avec le montant de l’addition Mais vient-on ici pour l’assiette ? Non, mais pour les hôtels de luxe et les villas de rêve.

Saint-Barth possède aussi quelques coins pittoresques. Le village de Lorient et son joli cimetière ressemblent à une carte postale. Les cases à vent en bois peint de Corossol, une bourgade de pêcheurs restée à l’écart du développement touristique, ponctue le paysage d’une note de couleur venue des bateaux de pêche multicolores.
L’île, relativement montagneuse, offre aussi de nombreux points de vue grâce à ses routes escarpées. À la Pointe-à-Colombier, on a une vue panoramique, comme du haut de Grande-Roche, où se termine la route. On aperçoit les îles alentour comme Saint-Martin et la baie de Colombier, lieu de mouillage apprécié des plaisanciers. L’île a également un fond sous-marin exceptionnel. Nul besoin de descendre à vingt mille lieues sous les mers pour s’en prendre plein les yeux ! Palmes, masque et tuba sont suffisants pour admirer la faune aquatique, abondante. Tortues, poissons-perroquets, murènes, poissons-clowns, barracudas, étoiles de mer et autres poissons translucides ou d’un surprenant bleu électrique, nagent tranquillement à quelques mètres de la plage.
Avec de tels atouts, Saint-Barth serait parfaite si elle se popularisait un peu. Mais ce n’est pas pour demain. Pauvres, passez votre chemin !

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