La contagion tchadienne
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Vu la faiblesse de son armée – tant sur le plan logistique que numérique -, la décision prise le 14 avril par le gouvernement centrafricain de fermer sa frontière avec le Soudan, suite aux événements du Tchad, risque fort de demeurer un vu pieux. Violée à plusieurs reprises ces derniers mois par les rebelles tamas de Mahamat Nour Abdelkerim, lesquels traversent le nord-est de la Centrafrique pour prendre les forces gouvernementales tchadiennes à revers dans les provinces du Salamat et du Moyen Chari, cette frontière est en effet largement une fiction. D’autant que dans la même région opèrent d’autres bandes de rebelles, centrafricains cette fois, sous la houlette d’Abdoulaye Miskine, un lieutenant de l’ancien président Ange-Félix Patassé. Très inquiet par la tournure récente prise par la crise tchadienne, le chef de l’État François Bozizé a également tenu à exprimer sa solidarité avec son voisin (et protecteur) Idriss Déby Itno – tout en s’abstenant soigneusement de mettre en cause publiquement le Soudan. Il faut dire qu’il n’a guère le choix : l’escadron d’environ 120 hommes qui assure sa garde rapprochée est toujours composé de militaires tchadiens zaghawas obligeamment « prêtés » par Déby Itno.
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