Bush peut remettre ça
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Les rumeurs d’une nouvelle guerre, avec l’Iran cette fois, coïncident avec des indices qui semblent confirmer les pires soupçons concernant celle dans laquelle les États-Unis sont déjà embarqués en Irak. Il est plus évident que jamais que le président George W. Bush, qui prétend encore que cette guerre avec l’Irak n’était qu’un dernier recours, brûlait d’envie d’en découdre. Le New York Times a confirmé l’authenticité d’un mémo du gouvernement britannique qui rendait compte d’une discussion d’avant la guerre entre Bush et le Premier ministre Tony Blair. Dans cette conversation, Bush avait dit à Blair qu’il était déterminé à envahir l’Irak même si les inspecteurs de l’ONU revenaient les mains vides de leurs missions d’exploration.
Des rumeurs font aujourd’hui état de plans d’attaque contre l’Iran. La plupart des experts considèrent qu’une campagne de bombardements serait une erreur désastreuse. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y en aura pas : Bush n’a tenu aucun compte des mises en garde du même ordre, y compris celle de son père, sur les risques que présentait une invasion de l’Irak. Comme l’a souligné Joseph Cirincione, de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, l’administration semble appliquer avec l’Iran exactement la même stratégie qu’avec l’Irak : « Le vice-président des États-Unis fait un discours solennel centré sur la menace que représente un pays producteur de pétrole du Moyen-Orient. La secrétaire d’État déclare au Congrès que ce même pays constitue pour l’Amérique le plus grave défi mondial. Le secrétaire à la Défense affirme que ce pays est le principal soutien du terrorisme mondial. Le président lui reproche des agressions contre les troupes américaines. »
Pourquoi Bush pourrait-il vouloir une autre guerre ? D’abord, Bush, dont la présidence est de plus en plus marquée par le bourbier irakien, peut s’imaginer qu’il se rattraperait avec un nouveau « Mission accomplie ». Mais ce n’est pas seulement son héritage qui est en jeu. Les sondages donnent à penser que les démocrates pourraient s’emparer en novembre de l’une ou même des deux chambres du Congrès. Ils auraient alors la possibilité de lancer des enquêtes avec citations à comparaître. Cela pourrait mettre en lumière les multiples scandales de l’administration. Les observateurs politiques ne cachent pas qu’une attaque contre l’Iran donnerait à Bush un moyen d’écarter ce danger, qu’une intervention militaire bien calculée pourrait changer la dynamique politique intérieure. Cette analyse est-elle tirée par les cheveux ? Sûrement pas. Compte tenu du mélange de témérité et de duplicité dont Bush a fait preuve pour s’engager dans la guerre en Irak, pourquoi devrions-nous supposer qu’il ne remettrait pas ça ?
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