La Terre, tu ne pollueras point
Publié le 16 mars 2008 Lecture : 1 minute.
Si les voix du Seigneur restent plus que jamais impénétrables, celles du salut pourraient être bientôt semées de nouvelles embûches, le Vatican semblant résolu à rallonger la liste des péchés. Dans une interview publiée le 10 mars par L’Osservatore romano, le quotidien du Saint-Siège, Mgr Gianfranco Girotti, évêque régent de la Pénitencerie apostolique, a en effet cité parmi les offenses faites à Dieu la pollution, les manipulations génétiques, la consommation de drogues, ainsi que les injustices économiques et sociales. Entre autres.
Plus fondamentalement, le Vatican exprime sa préoccupation face à des actes susceptibles de provoquer des destructions à grande échelle. « Alors que le péché concernait jusqu’à présent plutôt l’individu, il a aujourd’hui une résonance sociale en raison de la mondialisation », a précisé Mgr Girotti. Non, l’Église n’a pas décrété de nouveaux péchés, commente le quotidien catholique La Croix. Depuis le Moyen Âge, ces derniers sont classés en sept grandes catégories : la paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie. Mgr Girotti s’est contenté d’expliquer comment, au fil des siècles, ils pouvaient prendre des aspects différents. Tous les actes répréhensibles peuvent donc être rattachés à l’une ou l’autre de ces sept catégories. Et puis, rien de nouveau sous le soleil romain, comme le précise le Vatican : la dégradation de l’environnement, les manipulations génétiques et l’exploitation sociale sont depuis longtemps fustigées par le pape actuel et son prédécesseur. Certes, mais avant d’entrer dans le confessionnal, le fidèle risque d’être embarrassé : où classer, par exemple, la pollution ?
Quelques petits malins ne manquent pas non plus d’avancer que l’Église catholique devrait commencer par faire pénitence pour ses propres fautes. Son poids financier étant ce qu’il est, elle est assez mal placée, ironisent-ils, pour stigmatiser l’injustice économique. Et ils s’étonnent qu’elle ne condamne pas la pédophilie avec la même vigueur que l’avortement.
