Courrier des lecteurs

Publié le 16 mars 2008 Lecture : 5 minutes.

Katoucha : une étoile a filé
– Katoucha a honoré la beauté noire à travers le monde. Je l’ai connue en 1978 à Dakar avant son départ pour Paris. Sur la piste de l’hôtel Téranga, nous avons maintes fois défilé pour Élisabeth Fall Koaté et Rose Thiam. Elle avait une grande finesse de traits ; son regard effilé était troublant. Lorsqu’elle marchait, elle subjuguait non seulement l’assistance mais aussi ses collègues. Elle était sur un nuage, seule au monde et sûre d’elle.
Un après-midi, un photographe de l’hebdomadaire américain Ebony était venu spécialement des États-Unis pour faire un reportage sur elle. Des badauds s’étaient discrètement arrêtés pour la contempler et sont restés « scotchés » jusqu’au soir. Elle éclairait la nuit. Les Sénégalais lui rendent hommage dans leur cur et j’espère qu’ils le feront plus ouvertement.
Selon la tradition africaine, elle était un être d’eau. C’est pourquoi elle était si insaisissable dans la vie. Elle a connu la gloire dans une ville pluvieuse, a choisi de vivre sur une péniche et a disparu dans l’eau. Notre Katoucha est maintenant au firmament. Et le Sénégal en est fier.
Mariama Ndoye, par courriel

Renouvellement de la pensée islamique en Tunisie
– L’islam n’est plus seulement au centre du débat intellectuel et politique mondial, mais aussi au cur de l’activité éditoriale tunisienne, comme l’a montré Fawzia Zouari dans son article sur le Maghreb des livres (J.A. n° 2458).
Une école moderne et novatrice est en train de se former en matière d’études islamiques et de religions comparées. Le souci des intellectuels qui participent à ce mouvement est de renouveler la pensée islamique, et de critiquer le discours des mouvements dits islamiques de certaines chaînes satellitaires arabes. Des fondations, centres de publications et maisons d’édition participent à cet effort. Ce qui est sûr, c’est que ces travaux scientifiques de réflexion et d’analyse ne manqueront pas de faire bouger la scène culturelle arabe.
Kamel Bouaouina, Tunis, Tunisie

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Ayaan Hirshi Ali, reine de l’imposture
– On connaissait la politique de l’immigration de Sarkozy, voilà la naturalisation cadeau ou fait du prince Nicolas
D’un côté, 25 000 « raflés » qui seront autant d’expulsés vers le pays qu’ils avaient fui, parfois au péril de leur vie, pour des raisons économiques ou pour échapper aux persécutions. De l’autre, une Ayaan Hirshi Ali, la reine de l’imposture, une caricature et le degré zéro du militantisme « bling bling » pour sa prétendue cause des femmes musulmanes, qui est en passe de recevoir la nationalité française sur un plateau de télévision !
La seule foi qui anime l’ex-députée déchue reste son ambition, si vite assouvie, à peu de frais, sur le dos de l’islam. En « cassant » du musulman sur l’autel de la lutte antiterroriste et d’une « islamophobie » ambiante où la peur le dispute à l’ignorance, l’usurpatrice Ayaan Hirshi Ali s’est érigée en symbole, avec la bénédiction de certains Occidentaux.
Au royaume des aveugles la borgne est reine.
Ali Darhlal, Talence, France

Spielberg et les J.O.
– Steven Spielberg a donc démissionné du comité d’organisation des manifestations d’ouverture et de clôture des J.O. de Pékin. Le cinéaste américain présente sa décision comme un geste destiné à attirer l’attention sur le sort réservé aux populations du Darfour ainsi que sur les nombreuses exactions dont elles sont l’objet de la part du gouvernement de Khartoum, soutenu par le gouvernement chinois.
Loin de moi l’idée de faire un procès d’intention au cinéaste. Je me pose néanmoins la question de savoir en quoi le Darfour constitue une exception dans la longue liste des points chauds de la planète en matière de violation des droits de l’homme. En quoi les populations du Darfour souffrent-elles plus que celles d’Irak (soumises à un état de guerre permanent avec son cortège des crimes), de Palestine (vouées à un avenir sans lendemain), ou encore de l’Est congolais (réfugiées dans leur propre pays) ?
Spielberg peut-il prétendre que la Chine soutient toutes les violations des droits de l’homme ? Pourquoi ne cesserait-il pas de tourner aux États-Unis pour amener le gouvernement à montrer la preuve ne fût-ce que d’une seule « arme de destruction massive » en Irak ? Quelle est sa réaction face à la pratique des assassinats ciblés en Palestine ? Quelle est sa marque de compassion et de solidarité envers les masses congolaises ?
Émile Ngongo, par courriel

Remerciements
– Mes salutations à tous les fidèles lecteurs de Jeune Afrique. Je suis étudiant à l’université de Bamako. Je lis ponctuellement J.A. et remercie tous ses collaborateurs. Mes remerciements particuliers à Zyad Limam pour son optimisme vis-à-vis du continent africain.
Daouda Simpara, Bamako, Mali

« J’ai quitté volontairement le pouvoir »
– Dans la rubrique « J.A. répond » du n° 2449, j’ai remarqué que la liste des présidents africains qui avaient volontairement quitté le pouvoir n’était pas complète. Effectivement, en septembre 2003, à la suite du coup d’État en Guinée-Bissau et après consensus entre les militaires, j’ai été nommé président de la République avec pour mandat de restaurer l’ordre démocratique dans le pays. J’ai exercé cette fonction pendant deux ans et me suis retiré après avoir organisé les élections législatives et présidentielle, respectivement en 2004 et 2005.
Pour le bien de l’Afrique, que la liste puisse s’étendre !
Henrique Rosa, ancien président par intérim de la République de Guinée-Bissau

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Réponse : Merci de nous avoir signalé cet oubli. Veuillez nous en excuser.

Précisions d’experts
– Certaines erreurs se sont glissées dans l’article « Tunisie-Maroc, le match des délocalisations » (J.A. n° 2459). Ainsi, le rapport Doing Business de 2008 (Banque mondiale) porte sur 178 pays et non 129, comme vous l’indiquez. De même, la Tunisie s’y classe au 88e rang et non au 80e. Quant à l’étude Ecorys-Nei (et non Net)/Business Mobility International, elle remonte à mars 2004, ce qui n’est pas précisé dans l’article. Autre imprécision, concernant les investissements directs étrangers (IDE). Vous dites qu’en 2007 « la Tunisie en aura engrangé 1,2 milliard (+ 36 %) », alors que d’après le graphique de la page suivante, il est spécifié que ceux-ci ont atteint en 2006 2,6 milliards d’euros. Cela dit, ne changez surtout pas ! Car vous demeurez l’un des rares phares de la qualité journalistique dans un paysage médiatique où la médiocrité concurrence la malhonnêteté.
Badr El-Hatimi, Casablanca, Maroc

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Réponse : Effectivement, le classement Doing Business 2008 porte sur 178 pays. Et la Tunisie s’y classe bien au 88e rang et non au 80e, ce qui correspondait à la position du pays en 2007. L’étude de Ecorys-Nei/Business Mobility International date bien de 2004, mais c’est à notre connaissance la plus récente sur ce type de comparaisons (coût d’un ingénieur, d’un bâtiment industriel) entre les deux pays. Enfin, la baisse apparente des IDE en Tunisie (de 2,6 milliards d’euros en 2006 à 1,2 milliard d’euros en 2007) masque en réalité une hausse, puisque le montant 2006 inclut l’opération exceptionnelle de la privatisation de 35 % du capital de Tunisie Télécom pour un montant de 1,8 milliard d’euros. Hors privatisation, les IDE sont donc passés de 0,8 à 1,2 milliard d’euros entre 2006 et 2007. J.-M.M.

Des Lions trop hospitaliers
– J’aime entendre parler de la Téranga (« hospitalité », en wolof) au Sénégal. Mais lorsque nos Lions (l’équipe nationale de football) vont à la chasse, il semble que ce soit pour tout partager au nom de cette même hospitalité. Alors, au lieu de les appeler « Lions de la Téranga », optons plutôt pour « Gaïndés Diambars » (les « Lions guerriers », en wolof), afin qu’ils ne reviennent plus bredouilles.
J’ai mal, mais rions un peu.
Jouhair Riade, Angers, France

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