Burundi : Consolata Ndayishimiye, championne du secteur privé
Consolata Ndayishimiye a remis la Chambre fédérale de commerce et d’industrie de son pays sur pied. Un tour de force qui a contribué à améliorer le climat des affaires.
![Elle a fondé sa première société pendant ses études. DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/03/14/Consolata-Ndayishimiye_DR.jpg)
Elle a fondé sa première société pendant ses études. DR
« Il faut que tout le monde comprenne que le secteur privé est vraiment le moteur du développement, que ce ne soit pas seulement un slogan. » À 50 ans, Consolata Ndayishimiye, première femme élue – en 2010 – à la tête de la Chambre fédérale de commerce et d’industrie du Burundi (CFCIB), veut contribuer à remettre son pays en marche. Une tâche à plein temps pour cette entrepreneuse mère de cinq enfants, qui en recueille déjà les fruits. Dans le dernier classement « Doing Business » de la Banque mondiale, le Burundi fait partie des dix pays les plus réformateurs au monde. « Je ne pensais pas qu’on obtiendrait de tels résultats. Cela m’a montré que, s’il y a une volonté politique, tout peut changer. »
Pour augmenter la visibilité du Burundi, la Chambre organise aussi des rencontres entre investisseurs internationaux et entreprises burundaises. Ainsi la présidente a-t-elle participé à une « semaine belge » : des investisseurs étaient spécialement venus du Plat Pays pour rencontrer les entrepreneurs locaux. Quelques jours plus tôt, elle présentait les progrès réalisés par le Burundi aux membres du conseil d’administration de la Banque mondiale.
Barbecue
Issue d’une lignée de femmes entrepreneuses, elle s’est formée à l’Institut supérieur de commerce de Bujumbura avant d’entamer sa carrière chez Onatel, l’opérateur de télécoms national. En 1990, elle rejoint les services de l’Agence des États-Unis pour le développement international, mais la guerre civile oblige l’organisation à fermer ses bureaux. Il en faut plus pour la décourager. Avec son chèque de départ, elle lance Le Barbecue en 1996, un restaurant spécialisé dans les fameuses grillades burundaises. Et se consacre au développement de La Belle Maison, une entreprise de décoration d’intérieur fondée pendant ses études.
Mais Consolata Ndayishimiye est aussi membre d’une dizaine d’organisations locales et régionales, depuis l’institution de microfinance Women’s Initiative for Self Empowerment (Wise) – qui aide les femmes à créer leur entreprise – jusqu’à l’East African Business Council, dont elle a été présidente. Satisfaite du travail accompli à la tête de la Chambre, une institution « presque morte » avant son mandat, elle n’est pas sûre de se représenter aux élections d’avril. « Je souhaite désormais m’occuper de mes affaires, même si, en tant qu’ex-présidente, je garderai une influence sur les décisions de la CFCIB… »
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