A Charles Blé Goudé

A la question « Que pensez-vous de Charles Blé Goudé et de ses Jeunes patriotes ? », Alassane Ouattara a répondu, dans votre édition du 9 janvier 2005 (J.A.I. n° 2296) : « Je ne l’ai reçu qu’une seule fois, à sa demande. C’était évidemment avant que cette crise éclate. Il m’a demandé un soutien financier pour un voyage qu’il devait effectuer dans le cadre de l’organisation des étudiants de l’Afrique de l’Ouest. Il tient aujourd’hui un discours totalement irresponsable. »

Je tiens à relever les contrevérités contenues dans ce propos :

1. Je n’ai jamais demandé d’audience à Alassane Dramane Ouattara. C’est plutôt lui qui, après l’éclatement du Front républicain (coalition du Front populaire ivoirien et du Rassemblement des républicains) suite à la formation du gouvernement de transition sous Robert Gueï, a demandé à rencontrer le Bureau exécutif national (BEN) de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) que je dirigeais.

2. Je n’ai jamais reçu un seul centime d’Alassane Ouattara pour une quelconque réunion des étudiants ouest-africains. Le seul secrétaire général de la Fesci à avoir participé à une telle réunion s’appelle Soro Guillaume.

3. Contrairement à ce que M. Ouattara avance, il y a eu deux rencontres entre lui et moi en 2000. Et cela à sa demande.
La première rencontre a eu lieu à son domicile, en présence de Thierry Legré, en sa qualité de président du Cercle Alassane Dramane Ouattara (Cado), un mouvement de soutien à Ouattara.
La seconde réunion a eu lieu à son cabinet en présence de tous les membres du Bureau exécutif national de la Fesci. Au cours de cette entrevue, Ouattara nous a informés qu’il avait apporté, sous forme d’aide, une importante somme d’argent à la Fesci. Sur cette question, j’ai immédiatement réagi pour lui faire savoir que je sortais de prison et que je n’avais jamais reçu un centime venant de lui. Je lui ai même donné l’occasion de désigner un seul membre du Bureau à qui il aurait remis cette somme, lui indiquant les membres du Bureau avec lesquels j’étais en prison et ceux qui, en liberté, géraient la crise.
Dans l’incapacité de le faire, Alassane Ouattara est entré en colère contre ses collaborateurs Henriette Diabaté, secrétaire générale du RDR et actuelle ministre de la Justice, et Amadou Gon Coulibaly, secrétaire général adjoint du RDR et actuel ministre de l’Agriculture, présents à cette rencontre. Puisque je le savais, j’ai invité Alassane Ouattara à aller faire ses comptes avec Bamba Moriféré, une de ses antennes à qui il aurait remis cet argent.
Au demeurant, je comprends le bouleversement et le désarroi qui s’emparent d’Alassane Dramane Ouattara qui n’a jamais pensé qu’il puisse exister des personnes qui soient attachées à des idées, à des principes et à des valeurs morales.
Charles Blé Goudé
Président du Congrès panafricain des Jeunes patriotes (Cojep)Commentaire : Je réitère et je confirme mes propos. Le récit de l’intéressé n’est que pure affabulation.
Alassane Dramane Ouattara