Algérie : Général Emballage cartonne
L’année 2012 a été exceptionnelle pour l’entreprise basée à Akbou. C’est pour elle le moment ou jamais d’accroître ses capacités de production, d’étendre ses débouchés à l’étranger… et de s’introduire en Bourse.
« Notre principale force est de savoir anticiper les besoins de nos clients et de nos futurs clients », affirme Ramdane Batouche pour expliquer la croissance fulgurante de son entreprise. En 2012, le bénéfice net de Général Emballage a bondi… de 213,6 %, à 539 millions de dinars (5,1 millions d’euros). « En 2013, nous prévoyons une croissance de notre chiffre d’affaires de 15 %, notamment grâce aux nouvelles entreprises qui vont se créer et qui sont autant de clients potentiels », estime le PDG.
Basée à Akbou, à 180 km à l’est d’Alger, l’entreprise spécialisée dans la fabrication et la transformation d’emballages en carton ondulé a pourtant connu des débuts laborieux. Entrée en exploitation en 2002, elle n’a réalisé son premier bénéfice qu’en 2007. Mais avec une part de marché estimée entre 35 % et 40 % en Algérie, Général Emballage devance désormais ses principaux concurrents (Ieco Emballage, Maghreb Emballage et Tonic Emballage).
Au total, Général Emballage a une capacité de production annuelle de 130 000 tonnes dans ses trois usines situées à Akbou, Oran et Sétif, lesquelles tournent à 75 %. La société prévoit d’atteindre 200 000 t en 2014. Et pour cause : « Dans cinq ans, les besoins de l’Algérie seront de 350 000 t par an, anticipe Ramdane Batouche. Et le marché dans l’est du pays se développe. Nous souhaitons être plus présents dans cette zone. »
En chiffres :
CA 2012 : 58,3 M€
(+43% sur un an)
Effectif : 877 employés
Débouchés : 1 200 clients
L’entreprise projette donc de construire une nouvelle usine à Sétif pour remplacer l’ancienne, devenue trop petite, avec à la clé la création de 200 emplois. Le montant de l’investissement s’élève à 24 millions d’euros, dont 17 millions pour les équipements. Le terrain de 2,7 ha a été acheté, et le permis de construire délivré ; Général Emballage n’attend plus que l’aval du Conseil national de l’investissement pour commencer les travaux. Les capacités de production de ce site seront de 70 000 t par an, contre 15 000 pour l’ancienne usine, tandis que l’amortissement prévu dans le business plan est de sept ans.
Freins
Mais Général Emballage voit également au-delà des frontières algériennes. Actuellement, 4 % de ses ventes sont réalisées à l’étranger, principalement en Tunisie ; l’entreprise vise un taux de 12 % d’ici à 2016. Toutefois, cette expansion internationale se heurte aux freins législatifs. « La loi sur la monnaie et le crédit nous empêche d’investir à l’étranger et donc d’y installer des plateformes logistiques. Cela nous a fait perdre un contrat avec Peugeot à Poitiers [en France, NDLR], qui exigeait de notre part un approvisionnement à flux tendu », regrette le PDG, tout en soulignant que le gouvernement actuel commence à prendre conscience que la rigidité du pays nuit à son développement : « Nous espérons parvenir à des solutions pour nous implanter hors de nos frontières. » L’entreprise a notamment des vues au sud de l’Algérie, sur des pays comme le Niger et le Tchad, dont les besoins en emballages sont peu ou pas du tout comblés par les entreprises locales.
Fort de son succès, Général Emballage souhaite en outre s’introduire à la Bourse d’Alger. « Nous envisageons de le faire en 2014. Nous sommes en train de nous préparer activement avant de déposer notre dossier auprès de la Cosob [Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse] », confirme Ramdane Batouche. Cette opération permettrait au fonds d’investissement Maghreb Private Equity Fund II, géré par Tuninvest, de se désengager de l’entreprise, dont il détient 40 % des parts depuis 2009. Sa sortie du capital est prévue en 2015.
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