3 questions à DJ Khalid
Membre du groupe H-Kayne
Publié le 15 octobre 2006 Lecture : 1 minute.
Jeune Afrique : Comment avez-vous débuté ?
DJ Khalid : On a commencé par faire des petits concerts en 2002, puis les organisateurs du Boulevard des jeunes musiciens nous ont contactés. Grâce à notre victoire au concours et au succès rencontré, notre groupe a pu financer en 2003 la sortie de son premier album, 1 son 2 bled’Art. Au total, il nous a coûté 1 000 euros. Grâce au bouche à oreille, nos 1 000 CD et 10 000 cassettes ont tous été vendus. Ensuite, des organisateurs de festival ont fait appel à nous. Dès les premières scènes, les salles étaient pleines de jeunes qui chantaient nos chansons. On ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Maintenant, je comprends mieux. La jeunesse marocaine s’est identifiée à nous, nos vies ressemblent aux leurs. On parle de tous les sujets : des rapports humains, des filles, de l’argent et des différences entre les classes sociales.
Où en est la scène rap au Maroc aujourd’hui ?
Ça ressemble à ce qui se passait à Brooklyn à la fin des années 1970. Il y a un vrai potentiel, mais il faut encore du travail pour arriver à un niveau professionnel. Depuis 2003, je n’ai jamais vu autant de groupes se créer. Il y a beaucoup de bons rappeurs comme Bigg ou Fnaire par exemple, dont les textes sont bien construits. Le rap est désormais diffusé dans les boîtes de nuit, mais nos clips ont encore du mal à passer à la télévision. Pour que le rap puisse se développer, il faudrait qu’on nous paie des droits d’auteur et qu’on crée des structures de production.
Quels sont les projets d’H-Kayne ?
Notre objectif est de nous faire connaître à l’international. Pour être reconnu au Maroc, il faut aussi l’être ailleurs. D’ailleurs, une tournée est programmée en France à partir de novembre 2006. On travaille actuellement sur notre troisième album. À terme, on souhaite créer notre propre label et produire d’autres jeunes artistes. On aimerait faire évoluer la culture et le marché du disque au Maroc.
