Les « Mao » en conclave

Publié le 15 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Mongomo (nord-est) a accueilli du 7 au 9 octobre les travaux du 5e Forum national du Mouvement des amis d’Obiang (Mao), placé sous le signe du « développement durable » et de la « paix permanente ». De nombreuses questions y ont été passées en revue : du code de la famille à la santé et de l’éducation aux PME, en passant par l’agriculture (la Guinée équatoriale importe tout ce qu’elle consomme). Créé le 10 octobre 1995, le Mao, explique Lucas Nguema Esono, son secrétaire général, se veut « un lieu de réflexion » pour tous ceux qui, aux côtés du président Obiang Nguema Mbasogo, sont résolus à défendre des idéaux « d’humanisme, de dialogue et de tolérance ». Mais leur démarche est-elle vraiment aussi désintéressée que les « amis d’Obiang » veulent bien le dire ? Une avocate espagnole explique qu’il se trouve dans leurs rangs des gens attachés à la dimension humaine de leurs rapports avec le chef de l’État et d’autres qui espèrent en tirer un profit personnel. Le zèle de certains incite même à douter de leur sincérité.
Si la question de la paix a dominé les débats, c’est que le pays reste marqué par la tentative de coup d’État organisée en mars 2004 par des mercenaires. Chacun s’est efforcé d’apporter sa pierre à l’édifice. En plus d’un don de 50 millions de F CFA (76 000 euros), l’entreprise Arab Contractors a par exemple décidé de réaliser un bâtiment à vocation sociale d’un coût de 200 millions de F CFA. Consuelo Nguema Oyana, patronne d’une entreprise de construction, a pour sa part versé 3 millions. « Lors du dernier forum, en 2002, j’avais donné 5 millions, explique-t-elle. Ce n’est rien par rapport aux profits réalisés par mon entreprise, grâce à la dynamique imprimée au pays. »
Chez les « Mao », il n’y a pas de perdant. Ce que les entreprises donnent, elles le récupèrent d’une façon ou d’une autre : la Guinée équatoriale est un vaste chantier. L’agent récolté lors du 5e Forum permettra de construire un centre de formation professionnelle pour les personnes handicapées à Mongomo. Deux centres d’accueil pour les malades du sida vont par ailleurs voir le jour. Le président Obiang Nguema a promis que le gouvernement financerait une partie des travaux.

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