Le dernier combat du Comandante
Publié le 15 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.
Raúl Castro a fini par démentir les informations publiées début octobre par plusieurs journaux américains selon lesquelles son frère Fidel (80 ans) serait atteint d’un cancer en phase terminale et ne reviendrait donc pas au pouvoir. « Il n’est pas mourant, sa santé s’améliore constamment », a-t-il déclaré devant un congrès de jeunes pionniers, le 8 octobre. ?À l’en croire, le Comandante reprend progressivement ses activités et aurait même participé, dans la soirée du 6 octobre, dans sa chambre d’hôpital, à une réunion de travail avec Felipe Pérez Roque, le ministre des Affaires étrangères, Carlos Lage, le vice-président du Conseil d’État, et lui-même.
Reste que les bulletins de santé officiels sont toujours aussi vagues et qu’aucune nouvelle photo ou vidéo n’a été publiée depuis plus de trois semaines. Pour l’heure, la longue maladie du Líder Máximo permet à l’administration Bush d’observer comment les choses évoluent à Cuba en son absence. Et d’imaginer des scénarios pour l’après-Castro. Nombre de responsables américains croyaient le chaos inéluctable, et le seul fait que, plus de deux mois après le début de la transition, le calme règne dans l’île, constitue pour eux une surprise.
Pourtant, rien ne sera plus comme avant. Pour la première fois depuis 1959, Cuba est dirigé de manière collégiale. Et Raúl n’hésite pas à promouvoir des dirigeants peu connus comme Esteban Lozo, membre du bureau politique, qui représente Cuba à la 61e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Plus décontracté qu’on ne l’imaginait, il a même annoncé aux jeunes pionniers que le temps des « longs discours » était révolu jusqu’au retour de Fidel.
En fait, le seul à évoquer ouvertement la mort du Comandante est son ami Hugo Chávez. Le 1er octobre, en sortant de l’hôpital, le président vénézuélien a répété ce que son hôte venait de lui dire : « Moi, j’ai fait mon temps, je peux mourir. Mais toi, tu dois vivre. Tu es un esclave de la vie (sic), ne les laisse pas te tuer ! » Chávez a précisé que Castro allait beaucoup mieux, mais que la convalescence serait longue.
