Le Congo et le Burkina sur la route de la transparence
Le 27 février, le Congo Brazzaville et le Burkina Faso ont été jugés conformes à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie).
Pour le conseil d’administration international de l’Itie qui siégeait à Oslo pour prendre sa décision, cela signifie que les deux pays francophones ont mis en place des processus robustes de divulgation et de rapprochement annuels de tous les revenus du gouvernement issus des secteurs gazier, pétrolier et minier. Ces chiffres sont accessibles au public, qui a ainsi la possibilité de voir ce qu’obtiennent les autorités en retour de l’exploitation des ressources naturelles.
En Afrique, 10 pays sont désormais conformes à l’Itie (Liberia, Mali, Niger, Zambie, Ghana, Nigeria, Tanzanie, Mozambique, Burkina-Faso, Congo-Brazzaville), alors que 5 sont candidats, et trois ont été suspendus. Mauvais élève, le Gabon a été quant à lui radié de la liste.
Tensions au Congo Brazzaville
Le chemin pour obtenir la conformité a été long pour Brazzaville notamment en raison des relations plus houleuses entre le gouvernement et la société civile.
Au Congo-Brazzaville, les recettes tirées du sous-sol, essentiellement pétrolières, représentent 90% des recettes de l’État. La République du Congo a publié son premier rapport en 2007. Le chemin pour obtenir la conformité a été long pour Brazzaville notamment en raison des relations plus houleuses entre le gouvernement et la société civile. Ces tensions ont culminé début 2011, avec la publication du rapport « Le pétrole ne coule pas pour les pauvres », publié par le secours catholique en collaboration avec les ONG de la coalition Publiez ce que vous payez.
Au Burkina-Faso, la production d’or est en très forte augmentation puisqu’elle est passée de 23,1 tonnes en 2010 à 36 tonnes en 2011, ce qui représentait 190 millions d’euros de revenus pour le gouvernement cette même année. En 2012, la production devrait être de 42 tonnes. Le pays des hommes intègres a publié son premier rapport Itie en 2008 ; il aura mis seulement trois ans à obtenir sa conformité.
Pour garder cette conformité, les deux pays devront continuer à publier leurs revenus extractifs de manière exhaustive, en réconciliant les chiffres des entreprises avec ceux du gouvernement, sous le regard de la société civile.
Lire aussi :
Le Gabon sanctionné pour l’opacité de son secteur extractif
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