Financiers à la rescousse

Publié le 15 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Alors que 30 dollars suffiraient à les sauver, plus de 10 millions d’enfants meurent chaque année, faute de vaccin. Sur une initiative britannique, la Facilité internationale de financement pour la vaccination (Iffim) a été présentée à Paris, le 11 octobre. L’idée : recourir aux marchés financiers. « Les banques centrales, les fonds d’investissements et les compagnies d’assurances disposent de liquidités. L’emprunt international que nous lançons va permettre d’attirer ces capitaux pour les investir dans la santé », a expliqué Alan Gillespie, ?le président de l’Iffim.
En dix ans, 4 milliards de dollars doivent être levés sous forme d’obligations, avec une rentabilité de 3 % à 5 % pour les acquéreurs. La première émission sera de 1 milliard de dollars. Confié à l’Alliance Gavi, qui regroupe l’ensemble des acteurs de la vaccination, cet argent permettra de protéger plus de 500 millions d’enfants contre la rougeole, le tétanos, la poliomyélite et la fièvre jaune. Il servira aussi à renforcer les services de santé et à produire des vaccins contre les hépatites A et B. Soixante-dix pays (trente-neuf en Afrique) où le revenu annuel par habitant est inférieur à 1 000 dollars bénéficieront de ce programme. « Nous allons sauver la vie à 5 millions d’enfants », estime Julian Lob-Levyt, secrétaire exécutif de l’Alliance Gavi.
Mais puisqu’il s’agit d’un emprunt, il va falloir le rembourser. Pour cela, huit pays se sont engagés à étaler sur vingt ans leur contribution au titre de l’aide publique au développement (APD). Le Royaume-Uni est le premier contributeur (2,4 milliards de dollars), suivi de la France (1,6 milliard), de l’Italie (595 millions), de l’Espagne (238 millions), de la Norvège et de la Suède (30 millions), puis du Brésil et de l’Afrique du Sud (20 millions). « Ce mécanisme permet de mobiliser rapidement de très grosses sommes que nous serions incapables ?de débloquer en une seule fois en raison des contraintes budgétaires », explique Xavier Musca, directeur ?du Trésor au ministère français de l’Économie et des Finances. En mars 2007, le premier ?versement de Paris sera ?de 20 millions d’euros, financés par la taxe sur ?les billets d’avion. Ensuite, il s’agira de crédits budgétaires votés chaque année. Mais, dès à présent, l’Alliance Gavi peut compter sur 4 milliards.

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