Une petite phrase de trop ?

Publié le 15 juillet 2007 Lecture : 1 minute.

Michel de Bonnecorse, 66 ans, souhaitait avoir une retraite active après son départ de la cellule africaine de l’Élysée, qu’il a dirigée pendant cinq ans. Il est servi. Les 9 et 10 juillet, les juges Fabienne Pons et Michèle Ganascia, qui enquêtent depuis plusieurs mois sur d’éventuelles pressions politiques subies par la justice dans le cadre de l’affaire Borrel (du nom de ce magistrat français retrouvé mort à Djibouti en 1995), ont perquisitionné au domicile parisien de l’ancien « monsieur Afrique » de Jacques Chirac, ainsi qu’en sa résidence secondaire de Lamanon, non loin d’Aix-en-Provence. Simple témoin dans ce dossier, Bonnecorse a néanmoins vu l’un de ses carnets personnels saisi. Par ailleurs, après Hervé Ladsous, l’ancien porte-parole du Quai d’Orsay, l’ancien conseiller de Chirac fait l’objet d’une nouvelle plainte déposée par Élisabeth Borrel, la veuve du magistrat, pour « ingérence contraire au principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs » et « pression sur la justice ».
Motif : une petite phrase de Michel de Bonnecorse citée dans le n° 2416 de Jeune Afrique, du 29 avril 2007. « Contrairement à ceux qui préjugent de l’assassinat de Bernard Borrel sur ordre des autorités djiboutiennes, je préjuge, moi, qu’il s’est suicidé », nous avait-il confié lors d’un long entretien recueilli le 4 avril dans son bureau, entretien qui a donné lieu à un portrait-bilan publié à l’occasion de son départ de l’Élysée.
En réalité, pour ceux qui le connaissent, cette déclaration n’a rien d’étonnant. Avec franchise, Michel de Bonnecorse a toujours assumé ses réticences face aux empiétements de la justice sur ce qu’il estimait être le domaine réservé des affaires de l’État. Ainsi que ses doutes personnels quant à la version, désormais quasi officielle, de l’assassinat du juge Borrel. Avait-il le droit de les exprimer ainsi publiquement ? Et cette expression, publiée une semaine avant qu’il ne quitte ses fonctions, peut-elle être assimilée à une pression sur les juges ? C’est une autre affaire

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