S’adapter ou disparaître

Publié le 15 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Si l’Afrique est un des continents les plus menacés par le réchauffement climatique, il est peu armé pour agir. Certes, les Africains doivent contribuer à l’effort mondial en combattant la déforestation, en diminuant les émissions de gaz de torchères des exploitations pétrolières et en développant les énergies propres. Avec 12,6 % de la population mondiale, le continent n’émet, à l’échelle mondiale, que 4 % en équivalent CO2 de gaz à effet de serre. Mais la menace est d’autant plus forte que les pays africains n’ont pas les moyens de mesurer l’impact des changements afin d’élaborer des stratégies de lutte. « Il existe des lacunes dans la collecte d’informations météorologiques, elles ne sont pas assez fiables. Et le manque de données historiques rend l’analyse difficile », estime Stéphane Jost, expert à la FAO.
Pourtant les pays africains vont devoir se préparer à s’adapter à des bouleversements de plus en plus inéluctables. « La première urgence est d’informer les populations et de faire prendre conscience de ce qui se passe, » explique Salvano Briceno, directeur de la Stratégie internationale de l’ONU pour la réduction des catastrophes. Les mesures à prendre sont parfois coûteuses comme sur les zones côtières, où il faut éloigner du littoral les zones denses d’habitat et les industries à risques, reconstituer les défenses naturelles comme les marécages à mangroves ou les barrières de coraux, creuser de nouveaux puits protégés des infiltrations d’eau salée, etc. En agriculture, les techniques à promouvoir passent par l’introduction de variétés agricoles plus résistantes (à la sécheresse notamment), la diversification des variétés semées d’une même espèce végétale ou la conservation de jeunes plants dans des pépinières pour les protéger en cas d’inondation. Autre aspect important, la protection des activités pastorales, apparues en Afrique il y a plusieurs milliers d’années comme une forme d’adaptation au changement climatique d’alors. Les gouvernements doivent aujourd’hui donner aux pasteurs du Sahel les moyens de subsister, notamment en leur ouvrant les frontières pour permettre la circulation des troupeaux. Bref, l’avenir va surtout dépendre de la capacité des gouvernants à s’adapter à la nouvelle donne.

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