La grogne des leaders paysans

Publié le 15 juillet 2007 Lecture : 1 minute.

Mamadou Cissoko ne décolère pas contre ce qu’il estime être « une mauvaise privatisation de la Sonacos faite sans les paysans ». Pour le président d’honneur du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux, c’est un « inconnu aux faibles moyens », Advens, qui a remporté l’appel d’offres. Cissoko soutenait le consortium emmené par Guerté Sénégal. « Les repreneurs avaient des obligations fixées dans le cahier des charges : promouvoir le label arachide, appuyer la productivité, financer la filière, développer l’arachide de bouche, et apporter du bien-être dans le bassin arachidier. Ces obligations n’ont pas été mises en uvre. » Ndiogou Fall, président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest, fait le même constat : « Les conditions de commercialisation sont de plus en plus difficiles et la relance de la filière n’a pas eu lieu. » Les problèmes de paiement au cours de la campagne 2005/2006, auparavant mis en avant, « ont été minimes », reconnaît aujourd’hui Cissoko. En fait, le principal reproche porte sur l’absence de concertation : « Advens aurait pu s’asseoir avec les producteurs, souligne Ndiogou Fall. Il ne l’a fait que rarement et seulement à notre demande. » Du coup, selon lui, les paysans se détournent de plus en plus de la filière officielle pour vendre leur récolte sur les marchés parallèles, celui de Touba en tête. Autant d’accusations balayées par Advens, qui rappelle avoir déjà investi plus de la moitié des 16 milliards de F CFA promis sur cinq ans. « Nous travaillons avec les paysans, mais notre stratégie n’est pas de produire encore plus d’arachide, car cela contribue à faire baisser les cours. En fait, nous cherchons avant tout à valoriser l’huile sénégalaise », explique la direction.

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