Jackpot pour Monica
Publié le 15 juillet 2007 Lecture : 1 minute.
Le 10 juillet, à Londres, un jury composé d’écrivains et de professionnels de l’édition a décerné le 8e Caine Prize for African Writing, souvent présenté comme le « Booker Prize africain », à l’Ougandaise Monica Arac de Nyeko pour sa nouvelle Jambula Tree.
L’action de ce texte sombre se déroule dans un bidonville où s’amoncellent les rêves brisés et les désespoirs des mutilés de la vie. Sur cette toile de fond de misère et de pauvreté, Arac de Nyeko met en scène l’éclosion d’une passion amoureuse entre deux adolescentes. Et les conséquences tragiques de la découverte de cette liaison par les familles et les voisins. Pour Jamal Mahjoub, président du jury, la plus grande réussite de l’écrivain est le portrait à la fois ironique et poignant qu’elle parvient à donner de la communauté dont les deux adolescentes sont issues.
L’homosexualité est un sujet tabou en Afrique. Peu d’écrivains se sont risqués à l’aborder. « C’est aussi délicat que d’évoquer l’histoire ougandaise. Je ne suis pas lesbienne, mais il fallait que je le fasse », a confié la lauréate à la BBC. Diplômée en sciences de l’éducation, Monica Arac de Nyeko a fait ses études à la célèbre université Makerere, à Kampala, avant d’obtenir une maîtrise de l’université de Groningen, aux Pays-Bas. Elle est membre de l’Association ougandaise des femmes écrivains. Le prix qu’elle vient de recevoir est assorti d’un chèque de 10 000 livres (14 700 euros) et d’un séjour d’un mois dans une résidence d’écrivain à Georgetown University (Washington).
Créé en 2000 en hommage à feu sir Michael Harris Caine, qui fut vingt-cinq ans durant le président du comité de gestion du Booker Prize (l’équivalent du Goncourt français), le Caine Prize for African Writing a permis de découvrir nombre de nouveaux talents africains comme la Soudanaise Leila Abouela, le Nigérian Helon Habila ou le Kényan Binyavanga Wainaina.
